Algérie

Quelle marge de manœuvre pour Ouadjaout '



Le répit aura été de courte durée. Le secteur de l'éducation qui aura connu une relative stabilité depuis la rentrée scolaire est de nouveau traversé par un courant de contestation. Des actions de protestation sont d'ores et déjà programmées. Les syndicats montent au créneau. La tutelle, pour sa part, peine à répondre à des doléances qui dépassent son strict domaine d'intervention. La marge de manœuvre du ministre de l'Education nationale semble très réduite.Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Les rencontres marathon avec les syndicats du secteur, initiées par le ministre de l'Education, n'ont finalement pas permis de désamorcer un conflit latent. Les nombreuses revendications restées en suspens depuis de longues années refont surface. La grogne monte et les syndicats affûtent leurs armes. Des actions de protestation sont d'ores et déjà programmées.
La semaine prochaine, l'organisation nationale des enseignants ouvrira les hostilités, en organisant un rassemblement devant le siège du ministère de l'Education. La protestation concerne essentiellement les revendications soulevées par les enseignants du palier du primaire. La veille, le Cnapeste organisera son conseil national pour statuer sur la forme que prendra la contestation.
L'option semble inévitable, puisque la majorité des conseils de wilayas tenus la semaine dernière sont arrivés à la conclusion que la grève restait l'ultime solution pour faire aboutir la plateforme de revendications. Mais que veulent vraiment les différents syndicats ' Ils sont unanimes à revendiquer l'amélioration des conditions d'exercice de la profession devenues, à leurs dires, de plus en plus difficiles avec l'application du protocole sanitaire. Les volumes horaires sont jugés trop importants.
Les enseignants du primaire, quant à eux, revendiquent de ne plus être obligés de s'acquitter de ce qu'ils qualifient de « tâches non pédagogiques ». Les plateformes de revendications comportent également des dossiers plus lourds, comme celui du pouvoir d'achat, de la retraite, du logement, et de la médecine du travail, mais également celui des libertés syndicales.
Le ministère de l'Education est-il en mesure de répondre à ces doléances ' Messaoud Boudiba, porte-parole du Cnapeste, estime que le syndicat pose deux types de problématiques : certaines peuvent être immédiatement prises en charge par le ministère de l'Education, car faisant part de ses prérogatives à l'image de l'amélioration des conditions d'application du protocole sanitaire et des retards de paiement dans certaines wilayas.
Et pour les dossiers plus lourds ' Messaoud Boudiba explique que certains dossiers nécessitent une intervention du gouvernement mais, ajoute-t-il, les syndicats ne sont pas tenus de prendre en compte le fait que le gouvernement en place n'est opérationnel que le temps d'organiser des élections législatives.
« Ce qui nous intéresse, ce sont les institutions de l'Etat, ce sont elles que nous interpellons.» Les ministres du gouvernement Djerad, en place jusqu'au lendemain des législatives, ne semblent pourtant pas mandatés pour régler des dossiers hérités de leurs prédécesseurs. C'est le cas dans le secteur de l'éducation. Le dossier lié aux dispositions des statuts particuliers, pour ne citer que celui-là, est ouvert depuis de longues années.
Les ministres de l'Education qui se sont succédé n'ont jamais réussi à régler définitivement les problématiques qui y sont liées. À l'arrivée : les mêmes revendications sont régulièrement réitérées, sans qu'une solution définitive soit proposée. Résultat : des cycles de protestations qui n'en finissent pas...
N. I.


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