Algérie

Quelle feuille de route '



Toute révision des programmes d'enseignement aura son impact sur une génération, voire deux ou trois générations si on garde inchangé le même programme sur une longue durée. D'où la nécessité absolue de ne jamais entreprendre ou engager une quelconque action sur ce registre d'une manière précipitée, dont les conséquences pourraient s'avérer désastreuses au fil du temps. Mais cela ne veut en aucun cas dire qu'il ne faut pas procéder à une révision des programmes d'enseignement, et reporter d'une génération à une autre ce qui doit être engagé impérativement en temps opportun, sous le motif de la peur du changement. La volonté politique, associée à la conscience de la dégradation du niveau d'enseignement, dépassé par les évènements, pour ne pas dire noyé par la rapidité du changement de l'environnement entraîné par les nouvelles technologies, doivent inciter à l'engagement d'actions planifiées pour sauver l'école. En Algérie, toute la famille de l'éducation est acquise à un changement des programmes d'enseignement, mais pour passer à l'acte, c'est une toute autre histoire.Est-ce que cette situation caractérisée par l'inertie va encore perdurer ' Le ministre de l'Education nationale a indiqué, jeudi dernier, qu'il sera procédé «à une révision intégrale des programmes d'enseignement, avec la participation d'experts et de spécialistes et toutes les parties concernées». Sans s'empresser d'aller vers cette révision, puisqu'il soulignera dans la foulée de cette déclaration que le ministère «consacrera le temps qu'il faudra à cette question». Le temps qu'il faudra, une année, deux ou cinq ans… ' La question mérite plus de précision. Quand on sait que la question de la réforme du baccalauréat, relativement simple et plus abordable en matière d'exécution rapide, n'a pas trouvé un terrain d'application, on est en droit de s'inquiéter sur le temps que va prendre une révision intégrale des programmes d'enseignement. Et, pour éviter de rester dans le vague, pourquoi ne pas établir une feuille de route claire, limitée dans le temps, et s'astreindre à son application ' C'est la meilleure façon de préparer les esprits au changement en toute transparence. D'autant qu'on ne parle pas de simples réaménagements à introduire sur les programmes d'enseignement mais d'une « révision intégrale ». Des changements dans les programmes d'enseignement, même s'il s'agit de simples réaménagements à ajouter aux contenus enseignés aux élèves, impliquent dans leur prolongement une transformation de la formation des enseignants. Soit une synchronisation du changement des programmes de formation des enseignants en parallèle pour que les deux actions coïncident avec l'application des nouveaux programmes d'enseignement.
Le manuel scolaire numérique, dont un demi-million d'exemplaires ont été téléchargés par les parents d'élèves lors de cette récente courte période, incite à lui seul à une transformation du rôle de l'enseignant et, surtout, des connaissances qu'il doit maîtriser dans le domaine des nouvelles technologies de communication (TIC). La révision des programmes d'enseignement peut-elle aller sans la révision des programmes de formation des enseignants, auxquels incombent en fin de compte la mission essentielle de transmettre le savoir aux élèves '


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