Quelle est la formation des élites en France'

Ce sera en février que l'Institut français d'Alger organisera une rencontre sur les parcours des ingénieurs algériens et tunisiens formés en France.Linda Gardelle de l'Ecole nationale supérieure des techniques avancées de Bretagne, qui est l'une des 210 écoles d'ingénieurs françaises habilitées à délivrer un diplôme d'ingénieur et Mohamed Benguerna, directeur de recherche au Centre de recherche en économie appliquée au développement (Cread) à Alger sont invités à animer une conférence sur le sujet.Soutenus par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et le ministère français des Affaires étrangères, ces universitaires français et algériens ont mené pendant 4 ans une étude sur les parcours des ingénieurs algériens et tunisiens formés en France. Cette rencontre se tiendra dans un contexte où ces jeunes hautement qualifiés sont très sollicités et où les pôles d'attractivité sont nombreux. Mais de quelle manière construisent-ils leur début de carrière et quelles dynamiques migratoires peut-on observer' Ce seront les questions auxquelles les deux responsables répondront.Dans la présentation de l'ouvrage, l'accent est mis sur le fait que les cadres techniques et administratifs, les universitaires, les chefs d'entreprise ou les ministres ainsi que les ingénieurs formés en France occupent une place privilégiée en Algérie, et encore davantage en Tunisie.Les interrogations sur la formation des ingénieurs dans ces pays du Maghreb, mais aussi en Europe, se prolongent dans le cadre d'Innov 'ING 2020: un projet international de plus grande envergure sur l'adaptation des formations d'ingénieurs aux nouveaux défis de l'innovation technologique.Ayant entre leurs mains leur réussite personnelle mais aussi l'ascension sociale de leur famille, ou au moins la préservation d'un statut déjà acquis, les élèves ingénieurs cherchent à concilier leurs aspirations personnelles avec des contraintes et des devoirs qui les tirent souvent dans des sens différents. Cet ouvrage montre qu'avec l'internationalisation des formations et des perspectives de carrière, avec la crise économique au Nord et la croissance rapide ailleurs qui offre des opportunités nouvelles, ces talents expatriés agissent en mettant en oeuvre une gestion maîtrisée de leur carrière et cela avec le sentiment d'un champ des possibles très ouvert. Cet ouvrage entend apporter un éclairage sur la manière dont les élites intellectuelles vivent, elles-mêmes, ces phénomènes migratoires à l'heure où les conditions de communication et de circulation ont changé et offrent des opportunités inédites. Il entend également apporter de nouvelles manières de considérer ces enjeux en termes de formation et de politique migratoire.En plus de l'étude, il y a déjà eu un panel d'universitaires et spécialistes, dont Aïssa Kadri, Emmanuel Cardona Gil, Linda Gardelle, Mohamed Madoui, Assia Guedjali, Mohamed Benguerna, Mohamed Saïd Musette, Karim Khaled, Aziz Nafa, Azzedine Ali Benali et Jean-Baptiste Meyer qui ont écrit un ouvrage sur le sujet. Il y est indiqué que la formation des élites est au coeur de nombreux enjeux mais elle représente aussi de véritables défis pour les pays du sud de la Méditerranée et pour la France.Comment se fait le choix de la formation d'ingénieur en France dans un contexte politico-économico-social devenu, par certains côtés, non attrayant pour de jeunes Maghrébins, et alors que le choix des destinations est large' De quelle manière ces jeunes construisent-ils leur début de carrière et quelles dynamiques migratoires peut-on observer' C'étaient les questions posées par ces experts dans cet ouvrage tendant à apporter un éclairage sur la manière dont les élites intellectuelles vivent, elles-mêmes, les phénomènes migratoires et de nouvelles perspectives dans la considération de ces enjeux en termes de formation et de politique migratoire.