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Quelle est l'utilité du Festival du film arabe '



Quelle est l'utilité du Festival du film arabe '
Samir Ould AliÀ la veille de l'ouverture de la 7e édition du Festival d'Oran du film arabe (Fofa), l'année dernière, une pétition est apparue sur avaaz.org dénonçant le «Festi-vil mondain» qui «n'intéresse pas les citoyens d'Oran» et dilapide des «sommes faramineuses pour perpétuer la médiocrité culturelle». Les signataires de l'appel, des citoyens osant dire ouvertement ce que beaucoup pensaient en aparté, estimaient que «les crédits budgétivores» doivent servir «judicieusement à la réhabilitation et la construction de nouvelles salles de spectacles et théâtres de proximité» dans une capitale de l'Ouest qui «compte plus de cinémas en ruine que de vestiges historiques».La pétition qui n'a, en définitive, pas recueilli de nombreuses adhésions (à peine 62 sur les 100 escomptées par son promoteur), a toutefois remis sur le tapis la pertinence de l'organisation d'un festival international qui, en dehors de l'éphémère et relative médiatisation, n'a entraîné aucun changement dans le paysage cinématographique oranais ou algérien.Depuis sa création en 2006 -à l'époque déjà, beaucoup avaient exprimé leur scepticisme- aucune salle de cinéma n'a été réhabilitée, aucune nouvelle n'a été construite et la Cinémathèque reste l'unique salle de spectacle qui assure des projections quotidiennes. Et, ce qui n'arrange rien, la mauvaise préparation et la gestion approximative dufestival ne sont pas faites pour susciter l'adhésion de la population qui ne s'est, du reste, jamais sentie «très concernée» par l'événement.Force est de constater, par ailleurs, qu'en sept éditions le Fofa n'a pas été le catalyseur de la relance du cinéma algérien, comme espéré, voire promis, par ses promoteurs, le déclic qui permettrait au cinéma algérien de revenir au premier rang, selon les mots de Hamraoui Habib Chawki premier commissaire du festival, le secteur continuant de souffrir des mêmes maux au grand désarroi des artistes et des amoureux du cinéma national.Faut-il dès lors songer à supprimer un festival pour lequel l'Etat algérien a dépensé des milliards de dinars et travailler davantage en amont, à la promotion de la culture de proximité ' Oui, affirment beaucoup de détracteurs du festival, à condition qu'efforts et argent soient réellement réorientés vers la valorisation de la culture de proximité. L'un n'empêche pas l'autre, rétorquent d'autres Oranais, l'Algérie étant un pays riche pouvant se permettre, à la fois, de maintenir, en en améliorant la qualité, le Festival du film arabe et d'investir dans la culture de proximité.«Il est question de gestion et d'organisation, soutient une pro-festival.Il faut juste mettre de l'ordre dans la culture, confier la gestion du secteur aux hommes et femmes de culture et les laisser travailler...».S. O. A.




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