Algérie

Quelle coopération entre le Maghreb et les Etats-Unis d'Amérique '


La secrétaire d'Etat américaine chargée des Affaires étrangères est en train de faire une tournée au Maghreb et il sera certainement question des grandes questions stratégiques, donc du devenir de l'Afrique du Nord, vision américaine surtout après les événements du monde arabe, notamment en Tunisie, Lybie et Egypte sans oublier les tensions au niveau du Sahel et du Moyen-Orient.Lors de cette tournée de Mme Hillary Clinton au Maghreb, il sera aussi question de l'intégration maghrébine qui, pour les Etats-Unis, est une donnée fondamentale stratégique, les dirigeants du Maghreb devant s'entendre, autant d'ailleurs que l'Europe. Dans ce cadre, il n'y a pas de divergences stratégiques. Pour bien parapher les militaires, il existe des divergences tactiques de court terme. Aussi, face à la crise mondiale qui affecte tous les pays sans exception, qui sera de longue durée et qui nécessite une nouvelle reconfiguration et une gouvernance mondiale, cette présente contribution pose la problématique du renforcement de la coopération algéro-américaine dans le cadre de l'intégration maghrébine au sein d'une économie mondialisée, à laquelle je suis profondément attachée, si l'on veut attirer des investisseurs potentiels, intéressés non par des micro-espaces mais par un marché de 100 millions d'habitants. 1) La dynamisation des relations américano-maghrébines ne sera profitable pour le Maghreb que si, d'une part, les Etats-Unis ont une approche du codéveloppement loin du mercantilisme et que si les pays du Maghreb ont une vision commune de leur devenir. En effet, face aux bouleversements mondiaux, l'accélération des réformes économiques conciliant efficacité économique et cohésion sociale et la démocratisation du Maghreb et une coopération plus intense pour une plus grande moralisation de la gestion de la Cité sont les pistes à explorer pour éviter ce dualisme Nord-Sud préjudiciable à l'avenir de l'humanité. La symbiose des apports de l'Orient et de l'Occident, le dialogue des cultures et la tolérance sont sources d'enrichissement mutuel. Il est dangereux tant pour les Etats-unis que pour le Nord dans son ensemble de s'enfermer dans un ghetto qui enfanterait inéluctablement la violence. Les derniers événements devraient encore mieux nous faire réfléchir, évitant cette confrontation des religions car autant l'islam, le christianisme ou le judaïsme ont contribué fortement à l'épanouissement des civilisations, à cette tolérance en condamnant toute forme d'extrémisme. La mondialisation est un bienfait pour l'humanité à condition d'intégrer les rapports sociaux et ne pas la circonscrire uniquement aux rapports marchands en synchronisant la sphère réelle et la sphère monétaire, la dynamique économique et la dynamique sociale. Au moment de la consolidation des grands ensembles, enjeux de la mondialisation, je suis persuadé du nécessaire rapprochement entre l'ensemble des pays du Maghreb d'une intensification de la coopération avec les Etats-Unis à la mesure du poids de l'histoire qui nous relie si l'on veut dépasser les résultats mitigés, le Maghreb, région pivot, pouvant être un sous-segment de la dynamisation Afrique. 2) Or quelle est la situation des économies maghrébines ' Le Maghreb a un poids économique insignifiant au sein du commerce mondial et même les échanges intra-maghrébins sont dérisoires (moins de 2% de leurs échanges globaux). Or, les pays de l'Europe du Sud, à savoir l'Italie, la France, la Grèce et l'Espagne, totalisent environ 170 millions d'habitants. L'Algérie, le Maroc et la Tunisie totaliseront 80 millions d'habitants, soit un total de 240 millions d'âmes. Si l'on inclut les riverains méditerranéens dont la Syrie, le Liban, Israël, l'Egypte, Malte, la Turquie, l'Albanie, la Libye et l'ex-Yougoslavie, dont la stabilité conditionne le développement de l'ensemble des Balkans, nous aurons une population en 2011 qui dépasse 500 millions d'âmes. Cette région est frappée actuellement par une récession économique avec un écart croissant, les pays de l'UMA et le reste du monde dont le PIB mondial dépasse dépasse 63 000 milliards de dollars dont les Etats-Unis et l'Europe représentent environ 50% du PIB mondial. Cette récession s'explique par différents facteurs, dont le manque d'homogénéisation économique pour des raisons essentiellement politiques qui fait fuir les capitaux vers d'autres cieux plus propices à un moment où la concentration des échanges est dans le Nord, avec une nette percée en direction des pays émergents. Mais la raison essentielle est le retard pris dans les réformes micro-économiques et institutionnelles bien que certains pays du Maghreb aient réussi la stabilisation du cadre macro-économique. Mais les entreprises publiques sont fortement dominantes au Maghreb, imbriquées dans le système administratif, lieu de relations de clientèles avec des intensités différentes selon le modèle de développement choisi étant plus importantes en Algérie et en Libye. Leur gestion est défectueuse, croulant sous le poids des dettes, et sont à l'origine de l'essentiel du déficit budgétaire et du niveau élevé de la dette publique. Quant à certaines entreprises privées elles ne sont pas autonomes mais elles trouvent leur prospérité ou leur déclin dans la part des avantages financiers et fiscaux, leurs parts de marché auprès des entreprises publiques et des administrations. (A suivre)
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