Algérie

Quelle Constitution pour quelle République '



Quelle Constitution pour quelle République '
Le FLN perd treize sièges mais reste la force motrice de l'APN. Mais pour l'adoption de la révision de la constitution, deux tiers de l'Assemblée sont requis. Le FLN devra donc nouer des alliances au-delà du courant nationaliste pour réunir les 308 voix nécessaires à l'adoption de la nouvelle constitution. Le FLN ne dispose que de 208 députés après les résultats des recours, annoncé jeudi dernier par le Conseil constitutionnel. Mais la question fondamentale est de savoir pourquoi modifier la constitution et qu'est-ce qui y sera modifié et introduit. L'autre question que soulèvent les observateurs, concerne la capacité et la volonté politique du FLN d'approfondir les changements constitutionnels devant garantir les libertés fondamentales individuelles et collectives, de mettre en place les mécanismes juridiques devant instaurer un réel système démocratique, de consacrer la citoyenneté et les droits de l'homme et d'instaurer un système de contrôle efficace sur les deniers publics.En premier lieu, tous les observateurs constatent que le problème majeur de l'Algérie réside plus dans l'application des textes que dans leur élaboration. L'Etat de droit qui implique le strict respect des lois, des droits et devoirs, est la première revendication des Algériens. Si le taux d'abstention est si élevé depuis 2007, c'est en raison du non respect des lois en premier lieu par les institutions de l'Etat. A ce titre, certains estiment qu'il vaut mieux une mauvaise constitution appliquée qu'une bonne constitution non appliquée. Le non-respect des textes régissant l'Etat et la Nation, les institutions et les corps constitués est source d'insécurité, d'instabilité, d'anarchie et de troubles sociaux. Depuis deux décennies, et à la faveur de la tragédie des années quatre-vingt-dix, l'Etat s'est affaibli volontairement ou conséquemment à la violence, l'anarchie s'est installée comme mode de gestion des affaires publiques ouvrant la voie à la médiocrité, à la corruption, au détournement, au pillage et à un fort sentiment d'insécurité. Cette situation a entamé la confiance des citoyens qui, à travers leur attitude de lassitude mêlée à un espoir sourd, donnait l'impression d'attendre un miracle pour que les choses s'arrangent surtout après le net recul du terrorisme et du tout sécuritaire. Un désespoir immense s'est installé chez une jeunesse dont une partie lorgne de l'autre côté de la Méditerranée et prends des risques suicidaires pour échapper à la chape de plomb qui l'étouffe. Le chômage et l'ennui tuent à petit feu la force de la Nation. L'inflation électorale n'a rien changé à un ordre étouffant, à une économie de bricolage et à une colère sociale déstructurée mais réelle. Les législatives de 1997 se sont traduites par un hold-up électoral sans précédent. En 2002, la confiance accordée au FLN n'a pas modifié la donne, alors en 2007, la majorité a préféré bouder les urnes tout comme en 2012. Le constat d'échec des politiques est éloquent. L'actuelle législature en tirera-t-elle les conséquences pour rétablir la confiance et engager une dynamique salvatrice et pour la Nation et pour l'Etat. Au-delà de la nature de l'Etat, que la future constitution définira, les Algériens attendent de l'Etat et des institutions le respect des textes élaborés et adoptés. Les Algériens attendent que l'Algérie qu'ils aiment, prenne forme dans les institutions pour que leur confiance se rétablisse et pour que l'espoir renaisse à travers un projet de société qui en devienne l'idéal et le rêve pour lequel ça vaut la peine de vivre.
A. G.




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