Algérie

Quel traitement pour les détenus des dernières émeutes '


Et ce, lors de leur arrestation et durant la période de leur garde à  vue. «Il y a eu des personnes qui ont été maltraitées. Leurs familles nous ont contactés pour signaler des dépassements», déclare le président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH), Mustapha Bouchachi. Mais, dit-il, la LADDH «n'a pas encore réuni tous les éléments nécessaires» pour confirmer ou infirmer ces dépassements. Il était donc difficile, jusqu'à hier soir, de prouver les atteintes aux droits des détenus.
Maître Salah Hanoune, avocat engagé dans la défense des jeunes arrêtés à  Alger, décrit un décor inhabituel dans les tribunaux. «J'ai vu des policiers et des détenus qui rigolaient. Il n'y avait pas d'atmosphère tendue lors de la présentation, lundi, des jeunes manifestants devant le procureur de la République au niveau du tribunal de Chéraga. C'est la première fois que je vois cela», déclare-t-il.
L'avocat affirme, toutefois, qu'il a vu «des jeunes présentés avec des hématomes, des griffures et des bandages». «Mais je ne peux pas vous dire si ces blessures ont été enregistrées avant ou après l'arrestation de ces jeunes. Je n'ai pas consulté leurs dossiers. On pourrait supposer que ce sont des victimes du rétablissement de l'ordre», explique-t-il. Salah Hanoune fait remarquer également que «même lors de la présentation de Hamid Ferhi du MDS, le procureur n'a tenu aucun discours moralisateur». «Le procureur lui a dit : je ne retiens aucune charge contre vous», ajoute-t-il. «Toutefois, on ne sait pas si des instructions ont été données aux procureurs et aux services de sécurité pour apaiser la situation», ajoute-t-il. Dans le même sens, l'avocat Chorfi Cherif affirme «que dans l'absolu, les délais de garde à  vue ont été respectés».
Des arrestations massives. Mais les avocats et les responsables des ligues des droits de l'homme restent prudents pour le moment.
La LADDH, explique son président, est en train de vérifier la situation des détenus sur le terrain. L'organisation appelle, toutefois, à  la libération des personnes sur lesquelles aucune charge n'est retenue.
Pour sa part, la Ligue algérienne des droits de l'homme (LADH) exige, dans un communiqué, la libération des personnes détenues. L'organisation que préside Boudjemaâ Ghechir demande au gouvernement de mener une enquête impartiale pour faire toute la lumière sur l'utilisation des armes à  feu avec des balles réelles par des agents de l'ordre contre les manifestants. «La LADH condamne les arrestations arbitraires et aveugles des jeunes», lit-on dans cette déclaration.             
 
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