Algérie

Quel rôle et quelle place pour les indépendants '


À la veille de la proclamation des résultats officiels des élections législatives anticipées du 12 juin dernier, la course au soutien au chef de l'Etat est lancée. En attendant la confirmation des résultats, des dizaines d'élus ont déjà annoncé leur soutien à Abdelmadjid Tebboune.Le message n'est pas codé : en réunion lundi à Alger, près de 70 députés élus sur des listes indépendantes dans tout le pays ont annoncé leur intention de créer "un groupe parlementaire" qui constituera un soutien au chef de l'Etat. Ils ont même fait un appel du pied pour enrôler de nouveaux partis et groupes politiques à une coalition qui constituera le groupe parlementaire de la majorité présidentielle.
Manière d'anticiper sur la suite des événements ou une réponse au FLN qui a glané le plus grand nombre de sièges, mais sans pour autant disposer de la majorité ' Rien n'est exclu.
Seul constat établi : les médias officiels ont consacré un large écho à cette rencontre. "Nous sommes les élus des listes indépendantes aux législatives du 12 juin. Nous serons des membres actifs au sein d'un bloc et d'une classe large plus cohérente et efficace, en vue de soutenir et appuyer le programme du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, visant à édifier une Algérie nouvelle aux contours clairs avec des fondements politiques et une pratique démocratique qui prônent le développement dans tous les domaines", indique un communiqué sanctionnant cette réunion et rapporté par l'agence officielle.
Une énigme cependant : la liste indépendante qui devait constituer la locomotive de ce groupe d'élus indépendants, El-hisn el-matin (Le rempart solide) ignore tout de cette rencontre, à se fier à leur entourage. Après avoir réuni ses 11 élus (et 16 ralliés), ce groupe, le seul à avoir pu placer des listes dans 45 wilayas du pays, ne savait visiblement rien de la rencontre de lundi.
Coordinateur de cette équipe, Yacine Merzougi, a refusé de s'exprimer, tandis que des proches assurent n'être pas au courant de cette initiative. Ils ne savent visiblement pas qui est derrière l'organisation de cette rencontre. "Nous ne pouvons rien dire tant que le Conseil constitutionnel n'a pas encore proclamé les résultats officiels", a répondu une source de ce groupe, sorti de l'anonymat lors des législatives du 12 juin.
Cette course à l'allégeance des représentants des listes indépendantes n'est pas la seule. Au lendemain de l'annonce des résultats partiels par le président de l'Autorité nationale indépendante des élections (Anie), le FLN a également demandé à d'autres groupes de le rejoindre pour soutenir le chef de l'Etat.
Mais l'appel est resté jusqu'à présent sans écho d'autant qu'on n'ignore pas que l'ex-parti unique n'avait pas soutenu Tebboune lors de la présidentielle de décembre 2019, ce qui accréditerait l'hypothèse que du côté de la présidence on mise plutôt sur les indépendants pour constituer la prochaine majorité présidentielle.
Mais l'option n'est toujours pas claire. Ayant toujours constitué la base politique du pouvoir, les anciens partis de la majorité présidentielle sous Bouteflika n'ont ni le pouvoir ni la "culture" pour passer dans l'opposition.
C'est donc naturellement qu'ils vont aspirer, en dépit de leur reflux et de leur disqualification auprès de la population, à être en bonne place dans l'équipe gouvernementale qui accompagnera le chef de l'Etat.
En attendant ce que dira le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), Tayeb Zitouni, qui réunira ce matin des cadres de son parti, ni ce parti ni le FLN n'occupent pour l'heure le devant de la scène. Repli tactique ou compagnonnage non souhaité '

Ali BOUKHLEF
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