Pour autant, ces consultations, prévues initialement à partir du 17 janvier, pourraient être encore retardées, alors que des pays de la région cherchent à apaiser les tensions politiques. Le camp de M. Hariri, soutenu par l’Occident, et celui du Hezbollah, soutenu par l’Iran et la Syrie, s’affrontent depuis des mois au sujet du tribunal de l’ONU chargé d’enquêter sur l’assassinat en 2005 du dirigeant libanais Rafic Hariri, père de Saâd, dans lequel le Hezbollah s’attend à être mis en cause.Les deux camps vont tenter d’imposer leur candidat à la Primature. La coalition menée par M. Hariri dispose de 60 sièges sur les 128 du Parlement, contre 57 pour le camp du Hezbollah, qui a rejeté catégoriquement la candidature du Premier ministre sunnite sortant pour un nouveau mandat. Le député druze Walid Joumblatt, dont la position peut faire pencher la balance d’un côté ou d’un autre, s’est rangé vendredi du côté de la Syrie et du Hezbollah, dont le candidat pourrait être Omar Karamé, qui a déjà été Premier ministre à deux reprises.
L’œil vigilant d’Israël
Mais rien ne garantit que M. Joumblatt entraîne avec lui un nombre suffisant de députés de son groupe pour assurer au Hezbollah les voix nécessaires pour imposer son candidat.Pour sa part, Saâd Hariri a confirmé sa candidature «en dépit des intimidations». «Nous ferons tout notre possible (...) pour assurer les voix nécessaires» à la reconduction de M. Hariri, a déclaré, samedi, le chrétien Samir Geagea, chef des Forces libanaises. «La survie de notre nation dépend de la position que vous prendrez lors des consultations», a-t-il lancé aux parlementaires. Quatre députés alliés de Rafic Hariri, et représentant la ville de Tripoli (nord) à majorité sunnite, devaient se rencontrer, hier, pour décider de s’abstenir ou non, pour la désignation du Premier ministre, a indiqué à l’AFP le bureau du député Najib Mikati. Ces abstentions pourraient faire pencher la balance en faveur du candidat du Hezbollah. La crise politique actuelle ravive le spectre des violences confessionnelles de mai 2008, quand des combats entre sunnites et chiites avaient fait une centaine de morts et mené le pays au bord de la guerre civile.
Le député Nouhad Al Machnouq, qui appartient au bloc de Saâd Hariri, s’est dit inquiet : «Ce que nous entendons est la rumeur d’un coup d’Etat», a-t-il affirmé à la télévision locale. Le vice-Premier ministre israélien, Sylvan Shalom, a estimé, hier, que l’éventuelle constitution d’un gouvernement dirigé par le Hezbollah serait un «développement très, très dangereux, car nous aurions en fait un gouvernement iranien à la frontière nord d’Israël». Voilà un pays qui veut peser sur les choix politiques internes d’un voisin qu’il a pourtant ravagé en 2006…
Il ne manquerait plus qu’à inviter Netanyahu à choisir lui-même le Premier ministre du Liban. Peut-être qu’Israël sera alors satisfait d’un Liban comme elle l’aime…
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Posté Le : 24/01/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : R. I. et agences
Source : www.elwatan.com