Algérie

Quel impact sur le champ culturel '


A la clôture de la dernière édition du Festival national de la chanson kabyle, qui se tient annuellement à Béjaïa, les participants ont souligné l'impérieuse nécessité de bien encadrer les jeunes talents pour sauvegarder et développer ce précieux héritage culturel. Spécialistes et professionnels ont unanimement insisté sur la préparation et l'accompagnement de la relève. Les trois premières éditions de cette même manifestation ont également débouché sur les mêmes recommandations avec d'autres impératifs en sus comme la création, le renouvellement, la modernisation et la promotion de ce style musical. Concrètement, qu'a-t-on fait depuis pour atteindre ces objectifs ' Absolument rien. La même inertie cloue le mouvement associatif. Les établissements culturels publics sont quasiment paralysés. A l'exception du chef-lieu de wilaya, l'initiative culturelle reste conjoncturelle dans les autres communes. Le festival devrait en principe créer des dynamiques diverses et des interactions au sein des institutions publiques et parmi le tissu associatif.Ce triste constat peut être élargit à toutes les autres wilayas où l'on organise aussi de grandes et coûteuses manifestations mais sans conséquence durable sur le champ culturel. On pense particulièrement au Festival musical de Timgad (Batna), à celui de la chanson arabe de Djemila (Sétif), au Festival de la chanson amazighe de Tamanrasset, à celui du raï et de la chanson moderne à Oran, à ceux du malouf et du jazz à Constantine, entre autres rencontres thématiques dédiées au chaâbi, au hawzi, aux chants patriotiques et religieux, au gnawa? Même sur le plan organisationnel, on assiste à la reproduction du même schéma où prédominent l'improvisation et un certain laisser-aller. On organise aussi des festivals et des foires, portant parfois le label «international», dédiés au théâtre, au cinéma, à la bande dessinée, aux danses populaires ou au livre. Mais au lendemain de toutes ces manifs, la fièvre retombe d'un coup et la monotonie s'installe de nouveau comme si de rien n'était. De telles opportunités devraient pourtant être un trait d'union entre les créateurs, les producteurs, les amateurs et le public afin de permettre un échange d'idées et d'expériences, le lancement d'initiatives nouvelles comme l'encouragement de la formation et la collaboration entre divers intervenants. Le ministère de tutelle, qui subventionne tous ces festivals, devrait être exigent à l'endroit des organisateurs, en étoffant davantage son cahier des charges. On pense, naturellement, aux ateliers de formation, au soutien conséquent aux troupes d'amateurs, à une meilleure synergie avec le tissu associatif local, à plus d'ouverture envers le public (écoles, universités, instituts et centres de formation et petites localités du pays profond) et à une présence plus active dans les médias et sur internet. L'objectif principal d'un festival est de créer une dynamique culturelle durable à travers le développement des synergies entre ses différents partenaires. Il ne suffit pas de faire une grande fête et de disparaître pour revenir une année plus tard. Cette culture de la «soupe populaire» est improductive.K. A.


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