Les négociations entre Républicains et Démocrates pour trouver une issue à la crise de la dette publique piétinent toujours. Malgré cela, certains observateurs pensent qu'un accord pour relever le plafond de la dette interviendra sûrement quelques heures avant l'expiration du délai fixé.
Pourtant, les conséquences de cette grave crise se feront sentir durant un certain temps sur l'économie américaine . Avec une dette de 14 300 milliards de dollars, soit l'équivalent de 100% du produit intérieur brut, il serait très difficile aux marchés financiers mondiaux de faire dorénavant confiance aux capacités de remboursement des Etats-Unis. Depuis 2001, le plafond de la dette américaine a été relevé à dix reprises. Il est passé de 5 950 milliards de dollars à 14 294 milliards de dollars actuellement. Les attentats du 11 septembre 2001 ont fait exploser les dépenses militaires et sécuritaires des Etats-Unis, des dépenses en augmentation de 70% entre 1999 et 2008. Pour la seule année 2010, les dépenses militaires des Etats-Unis avaient atteint les 692 milliards de dollars, financés en grande partie par l'endettement. Malgré le niveau élevé de l'endettement de l'état américain et le risque que cet endettement fait courir au monde entier, le Fonds monétaire international (FMI) et les agences de notation n'ont réagi qu'une fois la crise devenue au centre d'une bataille politique entre républicains et démocrates. Sans grande conviction ni fermeté, la nouvelle directrice du FMI, Christine Lagarde, avertissait sur les conséquences de «la hausse des taux d'intérêt et les contrecoups énormes sur les bourses dans le cas où républicains et démocrates n'aboutissaient pas rapidement à un accord». De leur côté, les trois grandes agences de notation, Moody's, Fitch et Standar and Poor's ont menacé de dégrader la note de la dette américaine. Une note qui malgré un très lourd endettement est restée tout le temps à son niveau maximal, AAA, depuis près d'un siècle. Pour rassurer les marchés et éviter une grave crise financière, républicains et démocrates proposent de réduire les dépenses publiques de 1 200 milliards de dollars et des économies de 1 000 milliards de dollars qui résulteraient du retrait des troupes américaines d'Irak et d'Afghanistan. Les Etats-Unis proposent ainsi une réduction du déficit de l'ordre de 2 700 milliards de dollars sur dix, à un moment où les agences de notation évaluent le montant d'une réduction acceptable de la dette qui dépasserait les 4 000 milliards de dollars. Ce qui a fait dire à certains observateurs que même si le congrès américain aboutissait à un accord le 2 août, l'éclatement de «la bulle» de la lourde dette américaine ne serait que reporté. Premières victimes de cette crise, les banques américaines. Ces dernières détiennent 1 600 milliards de dollars de bons du trésor américain, soit 11% du total de la dette. Ces banques seraient les premières à être affectées par une dégradation de la note américaine, entraînant une baisse de valeur de ces bons. La probable baisse de la note affecterait aussi les avoirs des pays étrangers qui ont acheté des bons du trésor américain. Et parmi ces pays figure l'Algérie. Au début de l'année 2011, les réserves de change de l'Algérie avoisinaient les 174 milliards de dollars. 40% de ces réserves sont libellés en dollars. Selon certaines estimations, près de 50 milliards de dollars de ces réserves ont été placés en bons du trésor américain. Ce choix des responsables financiers de l'Algérie ne pourrait être critiqué. Les bons du trésor américain sont considérés parmi les investissements les plus sûrs au monde. Ces placements ont, entre autres, été dictés par le fait que les Etats-Unis sont les premiers clients de l'Algérie. Durant le premier semestre de l'année 2011, l'Algérie a exporté vers le marché américain pour 8,29 milliards de dollars. Durant la même période, le second client de notre pays, l'Italie, n'avait importé que pour 4,91 milliards de dollars tandis que la France a occupé la quatrième position avec seulement 2,86 milliards de dollars. Ces chiffres nous renseignent sur la place qu'occupe le marché américain dans l'économie algérienne. Et l'achat par la Banque d'Algérie de bons du trésor américain est le résultat logique de l'importante position qu'occupent les Etats-Unis dans l'économie algérienne. Les placements de l'Algérie ne subiraient des pertes que dans le cas où il y aurait une dégradation de la note américaine. Une dégradation qui n'épargnerait aucune banque ni aucun pays qui a fait des placement aux Etats- Unis. Mais les pertes de l'Algérie seraient plus importantes si un accord pour trouver une solution à la lourde dette américaine n'est pas conclu, entraînant une grave crise financière et économique dans le monde. Une crise qui ferait chuter la demande en pétrole et en gaz naturel, entraînant ainsi un effondrement des prix du baril de pétrole sur le marché international. Ce ne sont pas les placements en bons du trésor américain qui fragilisent l'Algérie, mais la dépendance quasi totale de son économie d'une seule richesse, les hydrocarbures.
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Posté Le : 27/09/2011
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Réda C
Source : www.lnr-dz.com