Algérie

Quel gâchis ! La société de géographie et d'archéologie inactive depuis 10 ans



Quel gâchis !                                    La société de géographie et d'archéologie inactive depuis 10 ans
Les dégâts des eaux ont fini par dévaster presque tous les volumes des riches collections de la bibliothèque qui renferme plus de 6 000 livres.
Les passants qui empruntent le boulevard de Tripoli auront remarqué depuis longtemps que les portes du siège de la Société de géographie et d'archéologie d'Oran (S.C.G.O.) attenant au marché Michelet sont closes depuis plus de dix années. Les habitués des conférences du mercredi, les sociétaires, les chercheurs, étudiants et enseignants universitaires ne peuvent plus accéder à ce creuset du savoir depuis que les membres du bureau et leur président ne se sont pas mis d'accord pour renouveler la composante, conformément au statut de la S.G.A.O., la doyenne des sociétés savantes. Plus d'une décennie après, le constat est déplorable.
Les dégâts des eaux provenant d'une chambre froide ouverte à l'étage supérieur du marché, par on ne sait quel miracle administratif, ont fini par dévaster presque tous les volumes des riches collections de la bibliothèque qui renferme plus de 6 000 livres.
En dehors des pièces de la section Cartographie qui ont été transférées à la mairie d'Oran, tout est perdu par la faute du comportement répréhensible de ceux qui étaient en charge de maintenir les activités scientifiques et culturelles. Ils se devaient de préserver ce trésor inestimable du savoir au profit des chercheurs, étudiants ou simples lecteurs. A titre illustratif, dans la bibliothèque, en plus des collections, il existe des ouvrages introuvables et certains sont de grande valeur, comme les «Corpus».
Même les gravures des sites et monuments historiques du patrimoine oranais ont été détériorées par la moisissure et l'humidité ambiante. Il faut rappeler également que la S.G.A.O. échange ses publications avec de nombreuses sociétés savantes, nord-africaines, des pays d'Europe, des deux Amériques, d'Orient et même du Japon. Aussi, devant ce sombre tableau, les membres de ce bureau portent la lourde responsabilité dans cette situation lamentable qui aurait pu être évitée comme aurait pu être dépassées ces querelles intestines entre le président ' dont le mandat était largement dépassé ' et les autres sociétaires. Certes, les tentatives de quelques bonnes volontés, avec l'aide de la Division de maintenance de l'APC d'Oran, ont permis de remettre de l'ordre, mais le bureau provisoire installé pour «sauver les meubles» a fini par être découragé. Pourtant, une lueur d'espoir viendra en ce mois de septembre 2012, quand deux sociétaires, Mahmoud Si Youcef et le docteur D. Ramdane, ont pris l'initiative de convoquer une assemblée générale le mois d'octobre prochain. L'ordre du jour a été finalisé et se résume à examiner la situation, faire l'inventaire des dégâts, se mettre en conformité avec la nouvelle loi sur les associations et enfin élire un président, les membres du bureau et les présidents des commissions.
Une histoire riche
Et pourtant, ce creuset du savoir a connu ses moments de rayonnement, du temps où feu Abdelkader Boualga était un sociétaire assidu, depuis 1966 et par la suite, président de cette Société savante jusqu'en 1992. Feu Boualga, ancien inspecteur d'académie et ancien président du Croissant-Rouge Algérien était connu pour son érudition et ses travaux de recherches pour avoir animé des conférences de haut niveau dans cette enceinte même. A noter qu'après sa réouverture post indépendance, en 1966, la S.G.A.O. était dirigée par d'illustres personnalités, à l'image de Hirèche Mohamed, Hadj Mahdi Bouabdelli, Benchehida Abdellatif (président du Tribunal d'Instance d'Oran, Othmane Abdelhak (premier directeur du journal «La République», Aïchouba Mohamed, conseiller pédagogique, Abed Abdelkader et Boukerche Mohamed (inspecteurs de l'enseignement), le docteur Geslin Léopold, Benedetti Ambroise, directeur d'école, Benyelles, Neggaz, Rahal et Masson. Fondée en 1878 par le commandant Demaeght et François Doumergue, la S.G.A.O. est à l'origine de la création du Musée d'Oran (Ahmed Zabana) inauguré en 1885 et installé d'abord dans les locaux de l'ancien Hôpital Civil. Il prendra définitivement sa place au Palais des Beaux-Arts, sur le boulevard Ahmed Zabana, faisant face au quartier mythique de Médina Djedida.
Pour rappel, cette Société savante a, à son actif, l'édition de près de cent bulletins illustrés de schémas, dessins et photos et où figurent de riches informations dans différentes disciplines, à savoir l'archéologie romaine, berbère, libyque et punique ainsi que la préhistoire et la flore de toute l'Oranie. Dans ces bulletins, on y trouve aussi un inventaire sur la botanique et la flore ainsi que les résultats des travaux de zoologie, de paléontologie et d'ethnographie. L'histoire et les études géographiques et surtout la faune et la flore marines sont les autres disciplines largement représentées. La Société de géographie et d'archéologie d'Oran échange ses publications avec de nombreuses sociétés savantes des pays, du Maghreb, d'Europe et d'Orient, d'Asie et des Amériques du Nord et du Sud. Une assemblée générale est prévue le 6 octobre prochain.


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