Algérie

Quel deal pour le perchoir'



La Constitution algérienne a fixé le début de la législature de l'Assemblée populaire nationale (APN) «de plein droit» au 15e jour suivant la date de proclamation des résultats par le Conseil constitutionnel. Donc, le jeudi 8 juillet devra être installée la nouvelle Assemblée populaire nationale sous la présidence du doyen d'âge, assisté des deux députés les plus jeunes. Devra ensuite avoir lieu, l'élection du bureau et des commissions et c'est là le moment le plus attendu qui permettra de dévoiler enfin le 3ème homme de l'Etat. Qui va assurer la présidence de l'APN' Un poste très convoité par tous les partis politiques ayant pris part aux législatives du 12 juin dernier, mais aucun ne peut, pour l'heure, se targuer d'en être le détenteur. Même pas le FLN qui, après la proclamation des résultats définitifs du scrutin, arrive toujours en tête avec 98 sièges. Le parti d'Abou El Fadl Baâdji, qui a maintenu son statut de première force du pays, doit obligatoirement se lancer dans des tractations pour former les alliances qui lui permettraient de récupérer le siège longtemps occupé par ses anciens cadres dont Saïd Bouhadja et Mouad Bouchareb lors de la dernière législature. Même si le RND avec ses 58 députés, lui vient en soutien, il devra puiser d'autres voix ailleurs. Pourquoi pas chez le parti El Moustakbel d'Abdelaziz Belaïd, un ancien cadre du FLN. Mais cela reste peu évident car aucune formation ne va annihiler son ambition d'occuper le «perchoir» de l'immeuble Zighoud Youcef sans contrepartie équivalente. Et il faut aussi compter avec l'offensive d'Abderrazak Makri. Arrivé en 3ème position après les indépendants, avec 65 sièges, le MSP n'a pas attendu pour dévoiler ses appétits politiques pour l'après-scrutin. Le parti islamiste appelle la classe politique à engager «un dialogue transparent au mieux des intérêts du pays» et annonce «des consultations avec les composantes de la classe politique ayant pris part ou non aux élections». Il a également appelé les autorités «à un dialogue stratégique et à oeuvrer d'arrache-pied à réaliser le consensus national et à former un gouvernement d'union nationale». Dans la foulée de ces appels, le MSP annonce la désignation de son chef de groupe parlementaire et sa candidature à la présidence de la chambre basse du Parlement. Et à bien y voir, Makri, qui s'est vu, durant la campagne électorale, chef du gouvernement, continue de se voir, aujourd'hui, comme la personne idoine pour conduire le Premier ministère. Il n'a d'ailleurs pas écarté la participation de son parti au prochain gouvernement. Fort de son groupe parlementaire, Makri peut devenir la première force de l'opposition en Algérie comme il peut «négocier» des postes tels que la présidence de l'APN ou des ministères, contre une entrée dans la majorité présidentielle. C'est dire qu'il s'agira entre les partis siégeant dans la prochaine assemblée du «donnant-donnant». Malgré leur arrivée en seconde position avec 84 députés, le siège de la présidence de l'APN reste hors de portée des indépendants qui seront fortement sollicités par les partis politiques, mais ne gagneront dans l'échange de ce jeu des tractations que s'ils arrivent à se souder et former un groupe parlementaire uni.


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