A travers ses œuvres accompagnant l’indépendance du pays, Mohammed Lakhdar-Hamina a aidé à forger un récit national. Témoignage d’une époque, son legs met en avant des histoires jusqu’alors peu valorisées et appréciées.
Originaire de M’Sila, le réalisateur Mohammed Lakhdar-Hamina a non seulement travaillé pour le Gouvernement provisoire de la République algérienne à partir de 1958, mais a aussi obtenu la Palme d’or en 1975 pour son œuvre Chronique des années de braise.
Celui qui deviendra le premier lauréat africain à obtenir le prestigieux prix, est né en 1934 et commence ses études en Algérie. Il continue sa scolarité en France, où il entreprend des études en agriculture et en droit.
A partir de la Tunisie, il rejoint en 1958 les rangs des combattants pour l’indépendance de l’Algérie et travaille pour le gouvernement provisoire en exil. C’est alors dans le cadre de la lutte révolutionnaire que sa carrière cinématographique débute et il intègre en 1959 l’Académie du film de Prague (Filmová a televizní fakulta, FAMU), une école supérieure de cinéma, fondée après la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Il rejoint les Studios Barrandov, principaux studios de cinéma tchèque, puis prend part en 1960 au Service Cinéma G.P.R.A., un programme mis en place par le gouvernement provisoire avec pour objectif de produire et de diffuser du contenu cinématographique qui inclue des négatifs de films tournés dans les maquis.
Avec Service Cinéma, Mohammed Lakhdar-Hamina réalise entre 1960 et 1962 les films Djazairouna (réalisé aux côtés du Docteur Chaulet, de Djamel Chanderli) qui explore l’Algérie durant la colonisation et les objectifs du combat nationaliste, Yasmina (réalisé avec Djamel Chanderli) qui raconte l’histoire d’une jeune réfugiée qui doit fuir son village suite à sa destruction, La voix du peuple (aussi réalisé avec Djamel Chanderli) et Les fusils de la liberté (réalisé avec Djamel Chanderli, avec un scénario de Serge Michel).
Suite à l’indépendance du pays en 1962, l’artiste retourne en Algérie, où il fonde avec d’anciens collaborateurs l’Office des actualités algériennes, un bureau dont il sera le directeur de 1963 jusqu’à la dissolution de l’organisation en 1974. Il est également le directeur de l’Office national pour le Commerce et l’industrie cinématographique de 1981 à 1984, qui a produit de nombreux films primés dans les festivals internationaux, dont Z de Costa-Gavras (Oscar en 1970 du meilleur film en langue étrangère), ou encore Chronique des années de braise de Mohammed Lakhdar- Hamina (qui remporte la Palme d’or du festival de Cannes en 1975).
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 04/05/2021
Posté par : aprincess
Source : https://www.thecasbahpost.com/quel-cineaste-du-gpra-a-recu-la-palme-dor-du-festival-de-cannes/