Imposés par la situation épidémiologique et l'urgence de sauver l'année scolaire, les plans exceptionnels adoptés par le ministère de l'Education font l'objet d'une évaluation. Les enseignants sont appelés à donner leur avis sur le système de groupe et de la double vacation. Si la tutelle ne dit pas clairement qu'elle compte adopter ce schéma pour l'année prochaine, du côté de la famille de l'éducation, cette éventualité ne fait nullement l'unanimité.Nawal Imés- Alger (Le Soir) - Elaborés dans l'urgence pour parer à une situation épidémiologique qui aurait pu compromettre la scolarité de millions d'élèves, les plans exceptionnels risquent de ne plus être si exceptionnels que cela, si la tutelle décide de les adopter pour la prochaine rentrée.
Avant de prendre toute décision, le département de l'éducation prend la température, en lançant un sondage sur le degré d'efficacité des plans en question. Le but étant de savoir comment les enseignants ont pu ou pas s'y adapter.
Avant même le lancement de ce questionnaire en ligne, la famille de l'éducation n'avait pas manqué de pointer du doigt le système de groupes choisis comme alternative, pour garantir la distanciation physique à l'intérieur des classes. En optant pour la division de chaque classe en deux groupes, le ministère de l'Education mettait en place ce que beaucoup d'établissements scolaires adoptaient déjà pour cause de surcharge, à savoir la double vacation. Elle consiste à accueillir à tour de rôle les élèves d'une même classe soit un jour sur deux, soit un groupe le matin et un autre l'après-midi. Quels en sont les avantages ' Des classes moins chargées.
Le revers de la médaille, c'est que les enseignants se sont retrouvés avec une charge de travail supplémentaire. Le nombre de séances a augmenté. Tout au long de l'année, des voix se sont élevées pour dénoncer cette surcharge de travail. Ceci pour la forme. Sur le volet pédagogique, ces plans ont-ils été bénéfiques aux élèves ' Les avis sont très partagés. Si pour un certain nombre d'enseignants, le fait d'avoir moins d'élèves a permis de mettre le doigt plus facilement sur leurs lacunes et les rattraper, pour d'autres, le fait d'avoir des élèves en dehors des salles de cours un jour sur deux ou une seule matinée n'aura pas permis à ces derniers de rester concentrés sur leur scolarité. Du côté du ministère de l'Education, l'avis est tout tranché. En avril dernier, l'inspecteur général du ministère de l'Education dressant un bilan des résultats obtenus par les élèves au premier trimestre, mais également de la mise en application des plans exceptionnels, ne cachait pas sa satisfaction.
Il affirmait, en effet, qu'une première évaluation du premier trimestre faisait état de résultats «satisfaisants en général», tant au niveau des résultats qu'à celui de l'état d'avancement des programmes. Un avis loin d'être partagé par le porte-parole du Cnapest. Messaoud Boudiba, commentant la mise en ligne du questionnaire, estime que «malheureusement, le sondage lancé s'est fait avec une vision unilatérale en tentant d'avoir les avis de la base. Mais pour nous, l'appréciation de l'enseignant au sujet de ces plans dépend de son vécu, alors que ces questions doivent faire l'objet d'un débat. On a pris connaissance des questions, elles sont loin d'être en mesure de donner une idée du terrain. C'est une démarche en solo qu'on ne cautionne pas».
Il ajoute qu'«on refusera que les résultats de ce sondage soient une base pour une prise de décision qui engage l'avenir de l'école. Ces plans ont créé de gros problèmes. Ce qui a fait qu'ils n'ont pas été rejetés en bloc, c'est le souci de la famille de l'éducation d'éviter une année blanche. Les enseignants ont supporté la pagaille créée, mais cela ne veut pas dire qu'ils ont été une réussite parce que l'année scolaire a pu se tenir. Sur le terrain, c'est un échec. Si les enseignants ont fait des sacrifices, ils ne les referont pas une seconde fois».
N. I.
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Posté Le : 08/06/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Nawal Imès
Source : www.lesoirdalgerie.com