Algérie

Quel avenir pour l'accord de paix '



C'est la première fois depuis 2015 qu'un accord de paix tient quelques mois au Soudan du Sud. Mais beaucoup de défis restent encore à relever. Les deux camps ont arrêté de se battre.C'est la bonne nouvelle. Mais maintenant ils sont bloqués sur tout le reste. Le temps presse pourtant, car un gouvernement d'union nationale doit être formé au mois de mai prochain. Or, réunir à la même table le président Salva Kiir et le leader rebelle et ancien vice-président Riek Machar, deux ennemis jurés, sans avoir résolu les questions encore posées pourrait s'avérer catastrophique, disent les observateurs. Il s'agit de la troisième tentative de faire travailler ensemble les deux hommes, dont la rivalité a déclenché en 2013 une guerre civile qui a fait 400.000 morts et près de 4 millions de déplacés. A l'heure actuelle, parmi les points essentiels de l'accord encore à régler figurent les négociations concernant le contrôle de la sécurité dans la capitale - un pré-requis au retour de Riek Machar- ainsi que la création d'une armée nationale. Les donateurs étrangers se montrent réticents à financer, comme le leur demandent les autorités, l'essentiel des 285 millions de dollars qu'elles disent nécessaires à la mise en place de l'accord, notamment pour créer l'armée. "Ils n'en sont même pas encore à la première étape, qui pourtant ne coûte rien, à savoir dire combien de soldats ils ont et où ils sont positionnés", justifie un diplomate étranger à Juba. Les diplomates, qui se méfient du pillage des fonds publics, craignent aussi que les groupes signataires ne profitent de la disponibilité de fonds pour tenter d'incorporer le plus grand nombre possible de leurs partisans dans cette nouvelle armée. "Pour les donateurs, c'est un vrai dilemme", souligne-t-il. Enfin, la question, hautement conflictuelle, du découpage des régions reste également à régler. Le pays est passé de 10 à 32 Etats entre l'indépendance de 2011 et aujourd'hui, une flambée que beaucoup voient comme une stratégie de Salva Kiir pour renforcer ses pouvoirs. Une commission des frontières a bien été installée mais ce mois-ci seulement, et elle est confrontée à d'incroyables difficultés, si ce n'est à une tâche impossible. En conséquence, le retard s'est accumulé. Une situation qui inquiète David Shearer, l'émissaire de l'ONU. "Nous devrions être plus avancés et nous commençons à nous inquiéter du fait que l'élan commence à ralentir, et si l'élan ralentit, la frustration s'installe, et cela peut conduire à de la colère", déclare-t-il.


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