Avec sa sélection nationale de handball, l'Algérie est désormais sur le toit du continent. Il était difficile de faire un pronostic autrement que chauvin sur la conquête du titre par rapport aux autres sélections présentes à Alger, et plus particulièrement l'Egypte et la Tunisie, même si les autres formations nationales, loin s'en faut, sont bien loin d'être venues pour faire du shopping dans les rues commerçantes de la capitale algérienne.Le mérite des Verts est surtout à apprécier du fait des conditions de leurpréparation tout au long de ces derniers mois. Légitimement parce qu'ils n'avaient plus le même standing, voire n'étaient plus représentatifs de cet ogre qui faisait trembler le reste des sportifs de la petite balle, rares auront été les pays qui auraient accepté à bras ouverts de leur servir de sparring-partner quand il existe nettement mieux avec les deux pays arabes précédemment cités. Ensuite, il y a toutes ces turbulences qui ont agité la famille du handball. Plus que des turbulences d'ailleurs, plutôt des excès qui, au-delà des dysfonctionnements chroniques qu'ils ont installés durant près de trois années, ont livré au reste du continent, pour ne pas dire du microcosme international de la petite balle, une image ridicule.Et remporter le trophée dans un tel climat relevait au départ du seul miracle divin, la transfiguration des handballeurs n'étant même pas envisageable et dans telles circonstances aura sans nul doute pesé l'apport du public, non pas dans le sens où il aurait galvanisé les Verts comme d'aucuns l'ont laissé entendre une fois la compétition terminée, mais plutôt énormément gêné un adversaire lequel, quoiqu'il appartienne à la même région géographique et quoiqu'habitué à un public expansif, n'en aura pas moins été très impressionné par une présence plus que soutenue.Mais encore une fois, si tout le monde est en droit de se féliciter de cette conquête inattendue, il faudrait surtout réfléchir aux voies et moyens de la répéter comme cela était le cas naguère jusqu'à en faire une formalité. Sur cet aspect de la question, les responsables nationaux dans l'euphorie de l'exploit ont très vite commencé à prendre des engagements et faire l'annonce de grandes résolutions futures. Ce qui est bien, sauf que tout cet allant n'engage que tous ceux qui, en prenant des engagements et en annonçant ces résolutions, n'en ont fait que pour se libérer d'une pression dont ils savaient, au cas où les Verts n'auraient pas remporté le trophée, que les conséquences leur retourneraient tel un boomerang à la figure. Le ministre a été le premier à donner la mesure en affirmant : «Ce titre africain va relancer le handball en Algérie», ajoutant ensuite que «....Le handball au même titre que les autres disciplines doit être doté de plans de développement à travers la politique sportive», mais tout en nuançant ses propos, le responsable du secteur a tenu à préciser que «cette victoire ne peut, en aucun cas, nous induire en erreur car on est encore loin du véritable niveau du handball». Le ministre a donc soufflé le chaud et le froid. Autrement dit, en tant que responsable du secteur il n'a en réalité aucune proposition de rechange, tout reste dans des formules faites en réaction à un évènement et surtout à son issue exceptionnelle. Il est clair qu'il ne fera pas partie du prochain gouvernement, celui-là même qui sera formé au lendemain des élections. Or, nul parmi nos compatriotes n'ignore que les idées et les engagements ne survivent jamais aux hommes qui les émettent ou les prennent. C'est une réalité politique indéniable.Ce que le football n'arrête pas de vivre depuis la promulgation du professionnalisme, le handball le subira et en moins d'une année il n'est pas à écarter que des situations malheureuses vécues vont se répéter. Ce qui serait pour le handball national d'une grande gravité sachant qu'il est face à d'importantes échéances dont, exception faite du prochain Championnat d'Afrique, le Championnat du Monde qui devrait se dérouler au Qatar.D'ici là et compte tenu de la proximité du rendez-vous, quelles mesures pourraient être prises hormis celles équivalentes à un cautère sur une jambe de bois. Il faudrait certainement dans pareil cas de figure (la conquête du trophée) ne pas trop s'enflammer et plutôt réfléchir à une stratégie à long terme pour la reconstruction de la discipline en y mettant très franchement les moyens : ouverture de centres de formation, prise en charge effective des jeunes, voire très jeunes, catégories dans les clubs, disposer d'un encadrement à la hauteur des projets toutes natures confondues et enfin disposer d'une stabilité au sein de la fédération et des ligues. Sinon, ce ne serait que chercher à éteindre un gros incendie à l'aide d'un verre d'eau.A.L
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Posté Le : 01/02/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : A Lemili
Source : www.latribune-online.com