Algérie

Que va faire Poutine au Moyen-Orient'


Que va faire Poutine au Moyen-Orient'
Poutine confirme sa réputation d'homme à caractère bien trempé. Il est, aujourd'hui, en visite à Israël. En prenant la décision de ce voyage, le président russe veut «prendre le taureau par les cornes». D'autant que sa visite coïncide avec une nouvelle aggravation de la situation dans la région qui ne figurait pas dans son calcul des risques. Il n'avait pas prévu, en effet, que la situation allait s'envenimer encore plus dans la région après l'avion turc abattu, vendredi dernier, par les Syriens. Officiellement, Vladimir Poutine, s'est rendu en Israël pour inaugurer, aujourd'hui, un monument, érigé à Tel-Aviv, à la mémoire des soldats de l'Armée rouge, qui ont vaincu les troupes allemandes durant la Seconde Guerre mondiale. Il y a également l'inauguration du Centre culturel russe à Bethléem. On peut y ajouter les négociations sur le projet, israélo-russe, de construction conjointe d'un drone. Tout ceci n'est qu'habillage. Les vrais motifs du déplacement de Poutine ne seront mis sur la table qu'au cours des entretiens avec Netanyahu et Shimon Peres. C'est là que le «couvercle de la marmite» sera soulevé. Une «marmite» où la Syrie tient une bonne place. Les dirigeants hébreux tenteront de convaincre le président russe de retirer son soutien à la Syrie. Sans trop d'illusions car Poutine de son côté va tenter de ramener les Israéliens à la raison et leur démontrer que la déstabilisation de la région n'est pas dans leur intérêt contrairement à ce qu'ils pensent. Car, en plus du dossier syrien, il y a celui, beaucoup plus ancien, du nucléaire iranien. Aujourd'hui, les deux dossiers se rejoignent dans la mesure où l'idée d'une rencontre internationale sur la crise syrienne incluant la participation de l'Iran est de moins en moins rejetée. Israël, bien sûr, ne veut pas entendre parler de cette participation. Sur ce point aussi, Poutine sera ferme avec Tel-Aviv. La Russie a renforcé son dispositif militaire à ses frontières avec l'Iran il y a quelques semaines en avertissant par la voix de son vice-Premier ministre, Rogozine, que «si l'Iran est impliqué dans toute action militaire, c'est une menace directe pour notre sécurité». L'avertissement est venu suite aux informations faisant état d'une attaque contre l'Iran prévue pour cet été. On le voit bien, ce ne sont pas les sujets chauds qui manquent lors de la rencontre après les inaugurations. Un autre point a surgi alors que Poutine était en route pour l'Etat hébreu. La Turquie a demandé à l'Otan, dont elle est membre, une réunion pour décider des suites (militaires') à donner à l'affaire de son avion abattu par la défense syrienne. A cela s'ajoute la proclamation officielle de Mohamed Morsi comme président de la République en Egypte. Ce qui n'est pas forcément du goût des Israéliens. Il est clair que cette nouvelle tournure des événements compliquera davantage les relations russo-israéliennes. Quoi qu'il en soit et avant de poursuivre demain sa mission en Jordanie où il doit avoir des entretiens avec le roi Abdallah et dans les territoires palestiniens, rendre visite à Mahmoud Abbas, Vladimir Poutine aura eu le temps de se faire une idée des intentions «atomiques» d'Israël. Quant aux résultats de la réunion de l'Otan, mardi, le président russe en prendra connaissance sur le chemin du retour vers son pays. C'est un voyage d'informations qu'entreprend donc le président russe au Moyen-Orient. Lui qui ne cache pas son ambition de faire reprendre à son pays la place qui était la sienne, dans les conflits internationaux, avant la fin de la Guerre froide. Pour y parvenir, sa base militaire de Tartous, en Syrie, est pour lui un atout dissuasif stratégique. Un atout que la Russie défendra de toutes ses forces. Quoi qu'il en soit, les événements prennent une tournure difficile pour toutes les parties en présence. C'est une région au bord de l'explosion que visite Poutine.
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