Algérie

Que sont devenus les mausolées des saints intra-muros '


Blida était bien connue pour son nombre important de mausolées des saints hommes et aussi pour le respect que vouait la population à leur endroit. Qu'ils étaient en intra-muros ou en extra-muros, leurs sépultures faisaient régulièrement l'objet de visites en quête d'une baraka.Des oukils (gardiens du temple) ou des oukilates y veillaient sur eux et recevaient en retour des offrandes de la part notamment des visiteuses qui venaient allumer une bougie en l'honneur du Ouali qui y repose de son sommeil éternel. Ce n'était autre qu'une façon de rendre hommage au sacrifice de ces hommes pieux qui avaient consacré leur vie à l'éducation des enfants de la ville de Blida qui venait à peine d'être fondée par Sidi-Ahmed El Kebir en 1519, sachant que la plupart de ces saints hommes avaient pour mission, au premier chef, d'enseigner le Coran et les préceptes de l'islam. Toutefois, et il est désolant de constater de nos jours que la quasi-totalité des mausolées ayant existé dans l'enceinte de la ville ont disparu aujourd'hui. L'exemple de la petite coupole de Sidi Moul Triq ou Moul Tariqa, c'est selon, et que l'on peut traduire par le possesseur de la voie, il n'en reste que le lieu qui est le quartier connu par le toponyme de Bouayba. Depuis un peu plus de dix ans, une oukila y officiait encore et les gens venaient se recueillir sur la tombe. Tout a disparu. Selon un riverain, la petite coupole de Sidi Moul Triq s'est effondrée par les crues des eaux pluviales.
L'autre saint homme dont il ne reste plus de trace, n'est autre que Sidi El Abed. Son mausolée se trouvait au milieu d'un cimetière situé sur l'avenue des Moulins qui mène vers Sidi El Kebir. Quarante ans avant, des ziaras étaient encore organisées. Hélas, le dôme a été rasé ainsi que les tombes qui s'y trouvaient tout autour. En lieu et place, une villa a été érigée.
Il en est de même pour le saint Sidi M'hamed que les anciennes familles blidéennes amenaient les enfants turbulents pour les calmer et les apaiser. Beaucoup d'adultes se souviennent encore du lieu. Leurs mamans les y conduisaient dans l'espoir de les transformer en bambins sages grâce aux miracles du saint homme. Une croyance populaire qui était bien ancrée dans les esprits des uns et des autres car ils admettaient que le fait de soumettre leur progéniture à ce rituel les rendait dociles et disciplinés. Il a été enseveli sous des piliers en béton d'une énorme construction.
Le même sort est réservé à Sidi Bestandji dont la tombe qui se trouvait pas loin de l'endroit connu de Bab Dzaiir, s'est complètement volatilisé lui aussi.
Le seul qui résiste encore est Sidi Abdellah, situé à la rue du Bey. Mais encore faut-il le rappeler que son sanctuaire fait l'objet de cupidité de la part de gens qui veulent en faire un lieu de commerce.
M. B.
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