Rien ne va plus
désormais au sein du conseil d'administration (CA) de l'Entreprise portuaire
d'Oran (EPO). Tout semble en effet indiquer qu'au sein du CA la cohabitation
entre les administrateurs (ils sont au nombre de quatre) et les représentants
des travailleurs (ils sont deux) a atteint le stade de l'impossible. Le divorce
est désormais consommé entre les membres précités, après avoir débordé du cadre
formel du conseil d'administration pour finir entre les mains de la justice
suite à une plainte déposée par les quatre administrateurs contre les deux
administrateurs de droit (représentants des travailleurs). Motif de la plainte:
«insultes, menaces et injures».
L'affaire, qui
est actuellement en instruction au niveau du tribunal correctionnel d'Oran -
une première audition des différents protagonistes a été tenue le 6 juin
dernier -, n'a pas encore révélé tous ses secrets. Le 09 juin dernier, nouveau
rebondissement. En réaction à la plainte déposée contre ses membres, le comité
de participation de l'EPO a officiellement saisi la section syndicale de
l'entreprise pour lui demander de convoquer une assemblée générale des
travailleurs «afin de prendre les dispositions nécessaires». Le conflit risque
ainsi de s'envenimer pour concerner cette fois-ci l'ensemble des travailleurs
de l'entreprise.
Mais pour
comprendre mieux cette situation dont le perdant principal est
incontestablement l'entreprise, il demeure impératif de rappeler certains
«faits», tel que rapporté par les deux parties en conflit. La genèse de cette
affaire a eu comme théâtre les locaux de la direction générale de l'EPO, à
l'occasion de la tenue de la séance du conseil d'administration du 1er avril
dernier. Au cours de cette séance de travail, qui semblait a priori tout à fait
ordinaire, la tension entre les deux parties est montée d'un cran. Les raisons
invoquées par les deux représentants des travailleurs, tel que précisé dans
différentes correspondances envoyées à la Sogeports, au wali d'Oran et à la
centrale syndicale UGTA, sont au nombre de trois.
Les syndicalistes
ont reproché au président du conseil d'administration et à un autre
administrateur d'avoir «rectifié et modifié, unilatéralement, une résolution
adoptée lors de la précédente session du conseil d'administration du mois de
février 2009». Deuxième point de discorde, ajoute la même source, une indemnité
de 360.000 dinars que le président du CA et un autre administrateur se seraient
octroyée «sans passer par une résolution ou une quelconque soumission au
conseil d'administration pour aval». Le troisième et dernier point ayant amené
les parties à élever la voix, selon les syndicalistes, concerne des
déplacements à Alger que le président du CA aurait effectués toujours en compagnie
du même administrateur, sans consulter ni rendre compte aux deux
administrateurs de droit. De leur côté, les quatre administrateurs accusent les
deux syndicalistes membres du CA d'avoir «pris pour cible le président du
conseil d'administration et les autres membres du CA, proférant insultes et
menaces, allant même jusqu'à presque en venir aux mains».
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Posté Le : 13/06/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Houari Barti
Source : www.lequotidien-oran.com