Les luttes intestines à l'intérieur du Cnapest semblent atteindre
aujourd'hui le point de non-retour. Le «linge sale» du premier syndicat
autonome en Algérie est désormais lavé en public. Hier, Lemdani Ali, considéré
à juste titre comme l'un des fondateurs du Conseil national autonome des
professeurs de l'enseignement supérieur et technique (Cnapest), a annoncé, dans
une déclaration rendue publique, sa démission du syndicat autonome. «Après mûre
réflexion, et par devoir de vérité et d'honnêteté intellectuelle pour les
milliers de collègues qui ont foi dans le combat pour l'émergence d'un syndicat
libre et autonome, imprégné des valeurs démocratiques, je viens solennellement
annoncer ma décision de démissionner du Cnapest», lit-on dans cette déclaration
du désormais ancien secrétaire national à l'information et à la communication
du Cnapest.
Lemdani Ali résume les motifs qui l'ont poussé vers la porte de sortie en
«l'absence de libre débat démocratique au sein du bureau national» du syndicat
autonome. «Ce n'est un secret pour personne de dire qu'aujourd'hui le syndicat
est accaparé par un groupe très restreint de super membres qui agissent en
maîtres des lieux et prennent toutes les décisions en solo, loin de tout débat
transparent, les autres membres étant relégués au statut de figurants»,
regrette Lemdani Ali. Selon le syndicaliste, tout a commencé en juillet dernier
au cours des préparatifs du premier congrès de mise en conformité du Cnapest.
«Les conditions de préparation et d'organisation du premier congrès ont définitivement
balayé l'espoir de faire du Cnapest un syndicat fonctionnant selon les règles
de la démocratie et de la transparence», affirme-t-il.
«Lors d u déroulement du congrès, l'opacité et le travail de coulisse ont
été érigés en règle de fonctionnement. Parmi les irrégularités, on peut évoquer
entre autres l'absence de l'installation de la commission pour la préparation
de résolutions et la non tenue d'une plénière. A la surprise générale des
congressistes, les statuts du syndicat ont été amendés sans débat», révèle le
syndicaliste. Il ajoute que le «complot» préparé en coulisses par le groupe des
«super membres» aurait conduit naturellement au non renouvellement de son
mandat de membre du bureau national.
Contacté, Nouar El Arbi, coordonnateur national du Cnapest, précise:
«Nous n'avons pas reçu à ce jour la lettre de démission de monsieur Lemdani
Ali. Pour moi, il reste toujours membre du conseil national du Cnapest.
Il s'est toutefois éclipsé depuis le 11 juillet 2008 après son échec dans
le renouvellement de son mandat au bureau national et depuis il refuse de
répondre à nos appels». Et d'enchaîner: «Il se dit démocrate, mais il refuse le
résultat démocratique». Questionné sur la décision du bureau national
d'accepter le détachement, le syndicaliste estime que le détachement est un
droit syndical garanti par la réglementation.
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Posté Le : 28/05/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : S M
Source : www.lequotidien-oran.com