Algérie

Que reste-t-il du tourisme algérien'



Que reste-t-il du tourisme algérien'
Tout est parti pour poursuivre le travail de communication sur la destination touristique algérienne. La tâche est loin d'être une sinécure.L'Office national du tourisme (ONT), accompagné d'une délégation de voyagistes et d'hôteliers, est présent dans ce Salon éminemment professionnel pour voir aboutir son travail promotionnel mené à longueur d'année à travers les principaux Salons du tourisme à l'échelle européenne. Ce Salon, un des plus grands Salons au monde, qui s'est tenu à Paris du 23 au 26 septembre derniers, est le baromètre de la réussite commerciale. On y vend et on y achète.Mais voilà, il y a eu ce satané enlèvement d'un touriste français dans les montages du Djurdjura algérien qui est venu gâcher la fête et saquer le travail de plusieurs années.Du coup, les discussions avec les visiteurs, qu'ils soient professionnels ou du grand public, ne tournaient qu'autour de cet événement. Et les exposants avaient, de toute évidence, du mal à s'expliquer. «C'est le retour aux années de feu'», «, c'est un acte isolé'», «Faut-il s'en inquiéter outre mesure'». En fait, c'est la panoplie des questionnements que se posaient et que posaient les touristes potentiels à la fin des années 1990, qui reviennent à la charge.La première victime sera le tourisme de montagne. Il serait bien aventureux, en effet, d'en parler comme destination possible. Que restera-t-il alors à se mettre sous la dent' Le tourisme balnéaire' La période estivale est passée, et l'offre est trop médiocre pour l'envisager pour les prochaines années. Le tourisme saharien, un atout majeur du tourisme algérien, est trop encombré avec les situations sécuritaires aux frontières libyennes et maliennes pour séduire. Il restera des circuits oasiens et un tourisme culturel pour attirer des demandes affectivement intéressées. Il restera aussi un travail en direction des investisseurs possibles. Le monde des affaires étant plus imperméable, sinon résistant aux contraintes et aux inquiétudes sécuritaires.Seulement voilà, le pavillon n'est pas armé pour cette perspective. Seules deux ou trois agences privées et un tour-operateur public, l'Onat sont présents, tous pour proposer quelques circuits à commercialiser. Hadj Nacer, patron de Zyriab Voyages, se demande «pourquoi les exposants sont peu nombreux à TOP RESA alors qu'ils viennent en masse pour le Monde à Paris au mois de mars, le premier étant professionnel et le second grand public'» Un autre exposant lui répond que «l'offre algérienne est encore trop faible pour s'engager dans la voie de la commercialisation. On est encore au stade de la promotion de l'image». L'offre est réduite quantitativement et médiocre qualitativement. Alors, vendre quoi'Mme Retiti, directrice du marketing de l'Onat, milite en faveur d'une présence permanente et durable à travers les salons. «Il y a bel et bien des produits à vendre et aussi une image à défendre. On ne laissera pas les autres parler à notre place». Mourad Medjdoub, chargé de l'intérim de la direction générale de l'ONT est convaincu que la présence algérienne pour la promotion du tourisme est indispensable. «Notre présence permet une meilleure visibilité de la destination.» «L'Algérie est engagée dans un vaste programme de développement de son tourisme», dira-t-il, «et il faut le faire connaître à travers les Salons internationaux du tourisme, qu'ils soient professionnels ou grand public». «L'amélioration de l'image est en constante évolution et ce qui s'est produit à Tizi Ouzou n'influera pas, à mon avis, grandement sur les efforts promotionnels». «Il faut continuer à aller de l'avant et valoriser les acquis au plan de l'investissement hôtelier et des efforts d'amélioration de la qualité». Malheureusement, les bonnes intentions exprimées par ceux qui sont chargés de la promotion de la destination touristique algérienne n'occulteront pas la faiblesse de la présence algérienne. Les espaces des pavillons marocains et tunisiens sont quatre fois plus grands que ceux loués par l'ONT et le temps consacré à la communication reste grandement et visiblement insuffisant pour mener à bien la mission de désenclavement de la destination et sa valorisation. Une participation à un salon, surtout professionnel, impose des mois de préparation. Contacts avec des partenaires, négociations préalables de marchées ou d'échanges, organisation de work-shop, conférences, large médiatisation de la destination. Mais malheureusement, de tout ça, il n'en est rien et on continue dans une démarche artisanale et des moyens dérisoires pour une mission de grande importance et dont l'enjeu capital n'est rien d'autre que l'image de l'Algérie.




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