Algérie

Que reste-t-il de l'enseignement'



Plus d'un mois après la rentrée universitaire, la situation de l'enseignement à distance, l'enseignement électronique ou encore le télé-enseignement continue de poser certaines difficultés, tant aux étudiants, qu'à l'encadrement pédagogique et au personnel administratif. Cette année encore, un cafouillage a prévalu lors de cette rentrée universitaire où nombre d'universités du pays ont connu des retards ou des imperfections notables. Des enseignants et des étudiants que nous avons interrogés, sont unanimes à déplorer nombre de dysfonctionnements, qui ont retardé le lancement des cours pour les différentes promotions au cours de cette rentrée universitaire.À ce sujet, un enseignant de l'université de Bab Ezzouar, qui n'a pas souhaité dévoiler son identité en public, pour des raisons évidentes, nous a décrit la situation qui prévaut dans cette université. Ainsi, la rentrée universitaire effective, qui a connu certains retards, s'est déroulée dans des conditions difficiles. Les étudiants de la première année ont été pris en charge en enseignement présentiel, par vagues, tandis que les deuxième et troisième années ont bénéficié de formules beaucoup plus souples. Ainsi, «nous avons élaboré un programme d'une semaine en présentiel et deux autres semaines d'enseignement en ligne». Pour cette année, «l'administration de l'université de Bab Ezzouar a privilégié le déroulement des cours des travaux pratiques en présentiel, contrairement à l'année écoulée», nous confiera cet enseignant sous le sceau de l'anonymat. Il précisera, à ce sujet, «qu'il n'y a pas lieu de comparer les deux méthodes», en ce sens que l'année dernière a été une catastrophe en matière d'enseignement à distance, surtout en travaux pratiques. «Si on avait à choisir, on reviendrait à l'ancien schéma... C'est-à-dire les cours en présentiel. La première année de la Covid-19, nous n'étions pas préparés, mais cette année, les choses ont quelque peu évolué.
Il y a un léger mieux», nous confiera-t-il, avant de préciser que «cette première expérience mérite de faire l'objet d'une première évaluation... ou à tout le moins lancer des sondages, afin de déceler les faiblesses et les dysfonctionnements», nous dira-t-il. Ainsi, cet enseignant s'est plaint, par ailleurs, de «la connexion très fluctuante, qui ne permet pas à l'enseignant de s'acquitter convenablement de son travail... ni d'interagir avec les étudiants, en temps réel et en instantané... Au lieu d'une heure, on se retrouve avec des cours qui dépassent les deux heures de temps. En plus, les étudiants ne peuvent pas assimiler les cours de manière judicieuse ni poser des questions ou solliciter des éclaircissements». Ainsi, pour compenser ces manques à gagner, les enseignants mettent à disposition des cours sur différents supports, dont le format PDF et même des vidéos sur YouTube, afin de maximaliser l'apprentissage. «Aujourd'hui, on ne peut pas dire que les cours à distance garantissent un bon niveau d'assimilation et de compréhension chez les étudiants», renchérit cet enseignant visiblement éreinté par une telle situation. Ce faisant, le mode d'enseignement à distance devra faire l'objet de perfectionnement, lequel devra faire aussi l'objet d'analyses et de réflexions de l'avis des enseignants et chercheurs universitaires. Ainsi, les plates-formes numériques dédiées à l'enseignement à distance, les moyens de consulter leurs contenus et d'interagir avec les enseignants devront aussi faire l'objet d'une vaste réflexion. Dans ce cadre, certains enseignants privilégient le mode d'enseignement hybride, consistant en une alternance entre l'enseignement en mode présentiel, par vagues et celui en mode enseignement à distance (EAD), comme effectué l'année dernière. Cela, à condition que des améliorations soient apportées et appliquées. Pour leur part, certains étudiants ont fait part de leur désarroi, suite à des problèmes et des difficultés, lors de leur réinscription. C'est le cas à l'université de Dély Ybrahim où des difficultés ont été rencontrées par des étudiants, qui affirment avoir été «lésés dans les notes, suite à des bugs et des omissions, faute de communication entre les enseignants et l'administration».


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