Algérie

Que la vérité soit



«Je ne peux pas passer sous silence les scandales récemment relevés par la presse et qui touchent la gestion de Sonatrach. Ces informations soulèvent notre révolte et notre réprobation, mais je fais confiance à la justice de notre pays pour tirer au clair l'écheveau de ces informations, pour situer les responsabilités et appliquer avec rigueur et fermeté les sanctions prévues par notre législation», a affirmé le chef de l'Etat Abdelaziz Bouteflika, dans un long message qu'il a adressé, hier, au SG de l'Union générale des travailleurs algériens (Ugta), Abdelmadjid Sidi Saïd, et aux travailleurs algériens, à l'occasion du double anniversaire de la création de l'Ugta et la nationalisation des hydrocarbures. Ces deux phrases expriment la position du premier magistrat du pays qui dit implicitement attendre de la justice qu'elle fasse son travail comme elle doit le faire et qu'elle le mène jusqu'au bout, c'est-à-dire jusqu'à établissement de la vérité, toute la vérité et rien que la vérité, avec sanction des personnes impliquées. Car, dans la bouche d'un président, qui sait que l'indépendance déclarée de la justice lui interdit de lui exiger, lui ordonner ou l'instruire, l'expression «je fais confiance à la justice» veut dire «j'attends de la justice». Et un Président qui attend, est censé être satisfait. Tel qu'emmanchée, l'affaire Sonatrach, 1 et 2, devrait donc, après des investigations poussées, aboutir à des interpellations, instructions et procès, que les Algériens attendent, autant, si ce n'est plus, que le chef de l'Etat d'ailleurs. Mais leur attente n'a pas le poids qu'a celle présidentielle. Ils en ont eu la preuve à maints scandales tonitruants dont on leur avait promis que toute la lumière sera faite et que les coupables, tous les coupables, sans distinction de rang ni de fonction, seront punis. Plus d'une fois les pouvoirs publics leur auront promis que la justice sera au rendez-vous et plus d'une fois ça ne sera que le rendez-vous de Godot, version algérienne, mais tout aussi absurde, kafkaïen même. Sinon, comment expliquer que des scandales éclatent, fassent la Une des journaux, révèlent des noms de responsables impliqués dans des affaires de corruption, détournements, abus de pouvoir' et puis rien !' Khalifa bank, Bcia, Autoroute Est-Ouest, Sonatrach 1 sont toutes des affaires qui ont fait grand bruit et que la justice a prises en charge. Qu'en est-il sorti ' La condamnation d'intermédiaires et petits responsables, du menu fretin, des lampistes en somme, quand quelque chose en est sorti. Pour le reste, les affaires courent encore, jusqu'où, jusqu'à quand ' On attend toujours les réponses, auxquelles vient de s'ajouter une autre question :
l'affaire Sonatrach 2 connaîtra-t-elle le même cheminement ' On aime à croire que l'«attendu» du premier magistrat du pays se traduira par une action de notre justice «pour situer les responsabilités et appliquer avec rigueur et fermeté les sanctions prévues par notre législation».
H. G.


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