Rencontré dans les locaux de la Confédération algérienne du patronat à Alger, Boualem M'rakach revient sur la naissance de la Coordination du patronat algérien (CPA) qui regroupe l'ensemble des syndicats patronaux (excepté le FCE), sur la tenue, le 10 octobre prochain, de la tripartite ainsi que sur d'autres questions économiques d'actualité.-La CAP, que vous présidez, a pris part aux différentes entrevues ayant conduit à la création de la Coordination du patronat algérien (CPA). Les débats évoquaient-ils les maux qui gangrènent l'économie du pays '
Au niveau de la Coordination du patronat algérien, les débats ont porté surtout sur l'alternative possible et les conditions appropriées à même de réaliser une bonne croissance économique. Cette croissance, faut-il le reconnaître, bute sur plusieurs écueils, dont les blocages administratifs. Nos réunions se sont soldées par la rédaction d'un mode d'emploi et des propositions susceptibles de faire sauter les verrous que rencontre cette croissance. Nous sommes parvenus, après plusieurs exercices d'échange, à la conclusion selon laquelle le gros des écueils que l'on rencontre se matérialise dans la non-application des décisions antérieurement prises.
Autrement dit, notre économie souffre d'un faible engagement quant à l'application sur le terrain des décisions la concernant. Il faut que vous sachiez que plus de 210 décisions ont été récemment prises au profit de la production et de la productivité, mais peu d'entre elles ont été concrètement traduites sur le terrain. C'est pourquoi la Confédération algérienne du patronat (CAP) souhaite aujourd'hui que l'application des décisions soit constatée et suivie sur le terrain. Nous en faisons notre cheval de bataille.
-Ne craignez-vous pas que les nouvelles décisions récemment prises et les futures éventuellement lors de la prochaine tripartite ne subissent le même sort '
Il est clair que la CAP ne peut que se féliciter de l'introduction de la nouvelle série des 94 décisions prises récemment en conseil interministériel, dans laquelle sont annexés les problèmes de l'entreprise. Cependant, je reste sur la même position qui consiste à dire que l'enjeu majeur étant l'application sur le terrain. Ces 94 décisions prescrivent une réelle cure à même de faire sortir l'économie algérienne de son modèle rentier qui ne fait que l'enfoncer dans la dépendance.
L'urgence est réelle. Nous avons atteint le seuil dangereux de 60 milliards de dollars d'importations, dont 50% ne concernent ni la production ni l'entreprise, soit 30 milliards de dollars, l'équivalent du budget marocain. Le développement économique de chaque pays commence par la lutte contre les dépenses inutiles et leur orientation vers des créneaux productifs.
Il est temps d'aller vers les mêmes choix en Algérie. La CAP souhaite d'ailleurs que le gouvernement prenne conscience de cette urgence et qu'elle soit inscrite en gras à l'ordre du jour de la prochaine tripartite.
-L'enjeu premier tend encore à faire aboutir les décisions de la tripartite...…
Des décisions ont été prises à cet effet, mais elles souffrent toujours d'un déficit d'application. C'est pourquoi on ne se lassera pas de dire qu'il est temps qu'une cellule de suivi et de veille soit installée afin que ces décisions ainsi que les futures puissent avoir une chance d'aboutir. C'est dans ce cadre que la CAP demande de légiférer le Pacte national économique et social, de respecter et d'appliquer son contenu ainsi que de créer une médiation afin que toutes ces décisions soient concrétisées. Nous souhaitons également que les 94 nouvelles décisions prises en conseil interministériel au profit de l'économie nationale et de l'entreprise soient respectées et appliquées.
L'enjeu demeure donc le même. La CAP, étant présente sur tout le territoire national dans le cadre des dispositions de loi et des statuts qui la régissent, souhaite qu'il y ait un consensus sur cette urgence et une cure capable d'y remédier. Aujourd'hui, notre travail au niveau de la Coordination du patronat algérien se fait justement sur la base d'un consensus qui tend à fédérer les acteurs économiques face aux mêmes enjeux et aux mêmes défis. Il s'agit d'une attitude cohérente qui s'inscrit en droite ligne de leurs obligations et missions en tant qu'acteurs économiques.
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Posté Le : 02/10/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Ali Titouche
Source : www.elwatan.com