Le périple organisé de mardi à vendredi dernier dans le Tassili-Hoggar a commencé par un bon déjeuner à Temekrest. Tapis et tables basses dressés sur le sable dans un décor authentique, les agents de voyages et les médias venus du Nord ont dégusté un premier déjeuner fait à base de salades variées et de viandes cuites à la braise. Pour une bonne digestion, une marche jusqu'aux cascades a été organisée. Les invités ont été submergés par la beauté des cascades, la douceur et la fraîcheur de leurs eaux, et de la belle disposition des roches couvrant les différents passages de l'eau. Les aventuriers ont emprunté les rochers jusqu'au sommet pour une vue superbe. Il est déjà 15h passées, le chemin est encore long pour atteindre le lieu du premier bivouac. Il fallait modifier le programme de manière à réduire les distances. Avant le coucher du soleil, le cortège a fait son arrêt à Oued Foutès pour passer la nuit. Quelques instants plus tard, les tentes sont installées, les feux de bois allumés dans chaque campement pour préparer le thé pendant que les cuisiniers se sont mis à préparer le dîner. Les élèves de l'Institut spécialisé de la formation professionnelle de Tamanrasset ont rejoint le staff pour s'imprégner de la manière d'organiser un bivouac dans le désert. Ils ont apporté leurs touches pour la préparation d'une soupe bien chaude en plus du plat fétiche de la région, teguella en l'occurrence.La soirée a été animée par le célèbre groupe Zekaoui de Tam qui a interprété des chansons ayant eu un franc succès. L'utilisation du violent et l'oud (guitare orientale à 4 cordes) a laissé des empreintes sur la musique touareg, modernisée par de nouvelles sonorités. La première nuit s'est bien déroulée pour la majorité des invités qui n'ont jamais pris part à ce genre d'expédition. Les nuages couvrant le ciel de cette deuxième journée allaient avoir comme seul effet dissuasif la qualité des images qui vont être prises dans les sites touristiques merveilleux. Plus le cortège avance dans ce beau désert, plus nous constatons avec joie et assurance la couche de verdure qui couvre la région, résultat des fortes pluies qui se sont abattues entre juillet et septembre derniers sur la région. Le spectre d'une sécheresse s'est donc éloigné pour cette nouvelle année agricole qui commence. Une végétation qui servira, sans doute, à alimenter le cheptel de la région et les différents animaux errant dans ce désert. Les premières belles dunes jaunes habillant les roches volcaniques géantes sont apparues à Inabroum. La beauté de ce paysage est impressionnante. Une marche de plusieurs kilomètres a été organisée pour aller à la découverte des gravures rupestres. « Interdiction d'utiliser le flash ni de toucher la roche sur laquelle ces dessins sont posées », dira Mohamed, le guide, en expliquant que « ces chefs-d'?uvre datant de milliers d'années retracent la vie et le quotidien de nos ancêtres ayant vécu dans ce vaste désert ». Nous sommes au c?ur du Tassili-Hoggar. La nature, les couleurs, les paysages et les formes ressemblent beaucoup au décor sensationnel du Tassili N'adjer. L'équipe poursuit son périple. Les véhicules 4X4 empruntent une montée sur une route étroite, par endroits rocailleuse, et par d'autres sablonneuse. Il a fallu beaucoup de technicité pour parcourir ce chemin. Les voyageurs ont fini tous par descendre des voitures pour contempler et immortaliser le paysage qui se déroulait sous leurs yeux. Emouvant. Nous sommes à El Goussour. Après les montagnes noircissantes, viennent se dresser de géantes roches marron taillées en longueur et plantées dans du sable fin. Un paysage qui a tourmenté l'esprit des visiteurs, qui se sont demandés : « Sommes-nous sur Terre ' » La disposition et les formes des roches, dressées comme des épées sur une grande distance, méritent d'être contemplées pendant de longues heures de jour comme de nuit pour déceler le sens que porte chaque élément de cette nature au décor insolite. Ce site de par son calme et sa beauté est un endroit idéal pour la méditation. Les plus avertis empruntent les pistes derrière chaque roche pour d'autres découvertes en sources d'eau, faune, flore et autres. Le campement est de nouveau installé pour une nuit sous la belle étoile. Au troisième jour, le cortège poursuit son chemin empruntant des pistes diverses dans ce beau désert. Tous les sites méritent une halte. L'ensablement de plusieurs voitures durant cette traversée a donné lieu à un élan de solidarité. Cela fait partie de l'aventure. Arrivés à Inakachaker, les touristes ne trouvaient pas les mots pour décrire cette beauté unique. L'arche placée sur une montagne entourée de sable méritait d'être atteinte pour une belle photo de groupe. La petite pause marquée à Tegrera a été un moment de repos pour ces voyageurs, épuisés mais heureux d'avoir fait, pour la première fois de leur vie, une boucle de 500 km dans une partie du désert algérien.Appel au sacrificeDurant les longues soirées à la belle étoile, les participants à cet éductour intitulé « Tourisme local = tourisme durable » ont discuté des voies et moyens de relancer le tourisme saharien à travers la participation des touristes nationaux. Le débat a porté sur plusieurs aspects dont les tarifs, les conditions de voyage, les infrastructures, les catégories ciblées. L'idée de départ a été d'examiner la possibilité de ramener 1.000 voyageurs par vol charter fin décembre prochain à Tamanrasset, histoire de marquer la relance du tourisme. Pour cela, il a fallu donner aux agences de voyages du Nord un avant-goût sur la nature de ce tourisme, les moyens à mettre en place, les conditions et le service. « Le tourisme saharien est un tourisme haut de gamme. Il demande des moyens énormes, dont des voitures pour emprunter ces pistes, le gasoil pour rester plusieurs jours dans le désert sans tomber en panne, la nourriture, le bois et le charbon, le personnel (cuisiniers, guides, chauffeurs...), des tentes, des couvertures, des matelas. C'est toute une logistique qu'il faut préparer pour un périple sans faute. Cela explique les prix pratiqués par les agences de voyages qui doivent amortir leur investissement », a expliqué Mohamed Zounga, organisateur du voyage. Après plusieurs années de disette, les agences de voyages du Hoggar demandent à travailler. « Nous comprenons que les touristes nationaux ne peuvent pas se permettre nos tarifs, mais soyez certains que nous sommes disposés à faire des sacrifices pour le retour de l'activité car nous sommes en danger », a-t-il déclaré, en appelant, à travers ce débat, à trouver « une formule qui pourrait arranger à la fois les agences de voyages et les touristes ». L'échange a été fructueux. Si certains ont proposé de réduire les prix pour permettre aux bourses moyennes de se déplacer, d'autres tablaient sur la diversification des offres pour répondre aux exigences des nationaux. Beaucoup ont regretté l'absence d'infrastructures hôtelières, de hammams et de lieux de détente à Tam. « Après un périple aussi épuisant, il serait bon d'aller au hammam », a proposé un opérateur. « Cela permet de diversifier l'offre. Au sein d'une même famille, les jeunes peuvent aller dans le désert, alors que les vieux peuvent rester à l'hôtel où l'animation doit être permanente. » Pour sa part, Houari Arroudj, organisateur, a évoqué la nécessaire organisation de l'activité touristique dans le Sud. Selon lui, le tourisme doit être pratiqué exclusivement par les agences de voyages agréées. Des cahiers des charges devraient être signés avec leurs homologues du Nord pour une meilleure coordination et sécurité des touristes. En somme, l'appel du Hoggar a encore une chance de capter l'attention de gens qui savant l'apprécier à sa juste valeur.
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Posté Le : 26/11/2016
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : N B
Source : www.horizons-dz.com