Que fera le gouvernement'

Nouria Benghebrit est ciblée parce qu'elle milite pour une école républicaine intelligenteà couteaux ouverts, les islamo-conservateurs l'attendaient au tournant. La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, chavire et voilà le festin servi aux fauves!Que faut-il faire' Comment réagir' Quelles meures prendre maintenant que le mal est fait' Annuler cette session du baccalauréat 2016, ou organiser une session partielle' Un flot de questions accompagne cet attentat dont vient d'être victime le secteur de l'Education nationale. Les fuites massives et avérées de sujets à l'examen du bac placent le gouvernement dans une situation compliquée. Il se doit de réagir vite et bien. Sur la base des résultats de l'enquête des services de sécurité, car il s'agit bien d'une cyberattaque, la plus violente et la plus dangereuse, qu'ait connue l'Algérie. Le châtiment du gouvernement doit être exemplaire car les chefs d'inculpation ne sont pas des moindres. Il s'agit d'une atteinte à la sécurité du pays, à la stabilité sociale, à la crédibilité d'une institution de la République, au piratage et de complot contre cette même institution, au vol, au chantage et à la corruption. Ce qui est déjà suffisant pour infliger une sanction à même de rassurer les parents et les candidats. Car la deuxième opération consiste justement à rassurer ces élèves et leurs parents. Dans la nuit de jeudi à vendredi, les partenaires sociaux du ministère de l'Education nationale ont signé un communiqué conjoint visant à préserver la crédibilité du baccalauréat et à rassurer les élèves quant à leur droit à l'égalité des chances. Le communiqué a été signé par Nouria Benghebrit, ministre de l'Education nationale, Meziane Meriane, coordonnateur national du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), Sadek Dziri, président de l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef), M.Boualem Amoura, secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), M.Mohamed Hamidat, secrétaire général du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement primaire (Snapep), M.Sidali Bahari, secrétaire général du Syndicat national des corps communs et ouvriers professionnels de l'Education nationale (Sccopen), Khaled Ahmed, président de l'Association nationale des parents d'élèves, Mme Dalila Khiar, présidente de la Fédération nationale des associations des parents d'élèves. Sur les réseaux sociaux, les messages de soutien pleuvent, mais est-ce suffisant face à une situation d'une extrême dangerosité. Tout y est pour un dérapage sans lendemain: il s'agit bien d'une bombe qui consterne la frange la plus sensible de la société. Une torpille tombe en plein dans le temple du savoir. Les victimes se comptent en millions, 8 millions plus précisément. Une pareille précision de tir et de timing renseigne sur la virulence des adversaires de Nouria Benghebrit. à couteaux ouverts, les islamo-conservateurs l'attendaient au tournant. Elle chavire et le festin servi aux fauves! Il s'agit d'une «opération commandée», «bien étudiée», «bien organisée» et «relayée très vite», a commenté hier, le président du RCD Mohcine Belabbas. Les conspirateurs, les exécutants de cette attaque, tapis dans l'ombre, sont peut-être dans le cercle rapproché de la ministre de l'Education nationale. Et c'est encore plus grave. Ce n'est pas seulement la ministre de l'Education qui est ciblée, mais c'est tout le gouvernement qui n'a ménagé aucun effort pour la réussite de cet examen. Des cartes biométriques à la mobilisation d'un effectif avoisinant le million entre les éléments des services de sécurité, les surveillants, les correcteurs et le personnel administratif. L'échec fait très mal avec cette attaque inattendue. Hasard du calendrier, à quatre jours du déroulement de cet examen, le Commandement de la Gendarmerie nationale a organisé hier et aujourd'hui, au niveau du Cercle national de l'Armée, à Béni Messous, un Séminaire international sur la cybersécurité d'Alger» (Sica), ayant pour thème «Cyberespace: enjeux et défis». Des experts internationaux et des délégations sont venus de 15 pays étrangers pour assister à ce Séminaire international qui traite la menace dans tous ses aspects: le développement technologique et la législation dans le cyberespace, via plusieurs thématiques, à savoir «Le cyberespace comme une nouvelle dimension de la sécurité nationale», «Les politiques nationales de la cybersécurité», «La législation et le cyberespace: évolution et limites»,«Prévention et lutte contre la cybercriminalité», «La sécurité des infrastructures sensibles», «Les E-Services et la sécurité numérique» et «La Cybersécurité: recherche et développement». Tout a été dit dans ce séminaire. Aux services de sécurité d'agir et vite.