Que chacun assume et s'assume

Vous pouvez vous tromper comme vous voulez et autant que vous voulez quand vous êtes en poste, ne craignez rien, ces fautes ne vous rattraperont jamais. Vous pourrez même plus tard parler de celles-ci comme si elles n'étaient pas les vôtres et vous glorifier aujourd'hui de vous étendre sur ce sujet.
Passe si, à la fonction où vous avez accédé, vous vous étiez entouré de compétence et non pas fatalement d'une cour qui n'arrêtait pas de vous dire que vous avez raison. Vous ne pouvez d'ailleurs qu'avoir raison car autour de vous il n'y a que ceux qui vous confirment que ce que vous faites est très intelligent. Oui, très intelligent. Quel que soit le poste que vous avez occupé, plus particulièrement quand c'est au sommet, et plus particulièrement quand vous disposez du pouvoir de mettre à mort des carrières professionnelles, des carrières politiques, quand est venu pour vous le moment de subir ce que vous avez fait subir aux autres, dites-vous au moins que Dieu existe. Lorsque nous nous trouvons aujourd'hui en déficit de production, disons nous que nous y avons participé et que certains sont plus fautifs que d'autres. Cela est valable dans tous les domaines. Agriculture, industrie, sécurité publique, délinquance, développement, etc. Or, c'est toujours la faute aux autres. Il faudrait que chacun assume au niveau où il se trouve et au niveau où il se trouvait. Aujourd'hui, si on admet par exemple que dans le cas de la réconciliation, il faudrait établir une sorte de solde de tout compte, assainir les comptes puis les mettre hors de mémoire, c'est-à-dire oublier au nom des impératifs de paix, elle ne devrait pas concerner que les années de tragédie. Elle devrait concerner les responsabilités des massacres des carrières professionnelles, des règlements de compte, des incapacités à exercer au niveau des postes que la cooptation nous a attribués. Où sont les assises industrielles, les pôles de compétitivité, le projet de «démarginalisaton» des cadres, etc. '