Algérie - Revue de Presse

Quatrième jour du blocus Ghaza au bord de la crise humanitaire



La bande de Ghaza était hier au bord d'une crise humanitaire, au quatrième jour d'un blocus imposé par Israël qui s'est dit déterminé à maintenir son étau jusqu'à l'arrêt total des tirs de roquettes. L'agence de l'ONU pour l'aide aux réfugiés (Unrwa) a annoncé qu'elle cesserait sa distribution d'aides alimentaires à la moitié de la population du territoire, qui compte 1,5 million d'habitants, «mercredi ou jeudi», faute de carburant. L'unique centrale électrique, qui a épuisé ses stocks de fuel et alimente notamment Ghaza-ville, a cessé de fonctionner dimanche. Après une nuit dans l'obscurité, la ville tournait au ralenti hier. En raison de la pénurie d'essence, seules quelques voitures circulaient dans les rues alors que la plupart des boulangeries étaient fermées. Les coupures d'électricité ont également perturbé le fonctionnement des hôpitaux qui s'efforçaient de maintenir en activité leurs services d'urgence, ainsi que le réseau de distribution d'eau potable. Ehud Olmert a affirmé : «La population (de Ghaza) doit comprendre que tant que le Hamas est au pouvoir, nous ne lui fournirons que le strict minimum». Les établissements hospitaliers ne disposent de stocks de carburants que pour «deux à, maximum, trois jours» et il existe «des manques assez chroniques de médicaments», s'est alarmé la Croix-Rouge internationale. «En raison de la pénurie de fioul, nous allons devoir cesser notre distribution de nourriture à 860.000 personnes mercredi ou jeudi si la situation perdure», a averti le porte-parole de l'Unrwa Christopher Gunness. L'organisation humanitaire Oxfam a elle mis en garde contre un «arrêt complet du réseau d'eau potable et des égouts qui n'est qu'une question d'heures», craignant l'apparition de maladies. Citant la compagnie des eaux de Ghaza, Oxfam indique que «40% de la population, soit 600.000 personnes, ne disposent actuellement pas d'eau courante». Outre le blocus, Israël a multiplié les attaques dans la bande de Ghaza depuis le 15 janvier, faisant 37 morts. Le mouvement Hamas, qui contrôle la bande de Ghaza, a accusé Israël d'avoir «condamné à mort» ce territoire. «La peine de mort à laquelle l'occupant a condamné la bande de Gaza expose notre peuple à une mort lente à travers le renforcement du blocus et l'arrêt des fournitures d'électricité», a déclaré Sami Abou Zouhri, porte-parole du Hamas, qui a également appelé la Ligue arabe à «astreindre» l'Egypte à ouvrir sa frontière avec Ghaza. Le numéro un du Hamas, Khaled Mechaal, basé à Damas, a pour sa part lancé un vibrant appel à l'aide aux dirigeants arabes. «Vous êtes responsables devant Dieu pour chaque Palestinien qui meurt à Ghaza. Si vous ne soutenez pas les Palestiniens, Dieu et vos peuples ne vous pardonneront pas», a-t-il affirmé. Israël s'efforçait de son côté de minimiser l'effet de ses mesures. Le porte-parole du ministère de la Défense Shlomo Dror a ainsi affirmé «qu'il n'y avait pas de crise humanitaire à Ghaza», évoquant une «propagande» du Hamas. Il a souligné qu'Israël continuait de fournir 70% des besoins en électricité de Gaza. Sur le plan diplomatique, la Commission européenne a condamné une «punition collective». Les manifestations de soutien à Ghaza se sont également multipliées au Liban, en Jordanie et en Mauritanie. Le président égyptien Hosni Moubarak s'est pour sa part entretenu au téléphone avec M. Olmert pour «souligner la nécessité de mettre un terme à l'agression israélienne contre le peuple palestinien».


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