Algérie

Quatre citoyens victimes de «séquestration»




La Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD) dénonce «la séquestration» dont ont été victimes, dans la matinée d'hier, quatre citoyens venus prendre part à  la désormais coutumière «marche du samedi». «Nous nous dirigions vers la place du 1er Mai, point de ralliement de la CNCD et là, un policier nous demande de le suivre», raconte, hors de lui, Amer Yahia Saleh, président de l'Union des parents d'élèves de la wilaya d'Alger. Conduits dans un immeuble des arcades, les quatre hommes sont introduits dans la cage d'escalier, dont l'entrée est bloquée par une haie de policiers. «Ils disent qu'ils ont reçu des instructions et qu'ils n'ont pas le droit de les laisser sortir d'ici», explique Tahar Besbas, député RCD et membre de la CNCD. Les hommes ne s'expliquent pas cette arrestation «ciblée et déguisée». «Mais ce n'est même pas une vraie arrestation, puisque nous sommes cloîtrés dans cet immeuble !», s'exclame, les mains sur la tête, l'un d'entre eux. «L'on fait faire aux policiers un travail politique. Ces méthodes font peur, car s'ils le veulent, ils peuvent séquestrer comme bon leur semble les citoyens, dans l'illégalité la plus absolue», s'inquiète la CNCD.
Les quatre hommes seront «relâchés» vers 12h30, une fois la manifestation dispersée et les brigades antiémeute parties. Et ces «prisonniers» ne sont pas les seuls à  se plaindre du comportement parfois inutilement agressif des forces de l'ordre. «J'ai reçu des menaces de la part d'un de leur chef !» dénonce Azouaou  Hamou L'Hadj, président de l'Association des victimes d'Octobre 1988. Nul besoin de dire que la marche de la CNDC a une nouvelle fois été empêchée par un dispositif sécuritaire, somme toute, disproportionné. Maître Ali Yahia Abdennour, irréductible partisan des «marches hebdomadaires pour le changement», n'escompte pas mettre un terme à  ces tentatives de manifestation, en dépit de l'essoufflement de la mobilisation. «Il est impératif de montrer le chemin pacifique à  suivre afin que germe l'envie de se battre pour le changement», affirme-t-il. Et le nonagénaire prédit : «Plus de monde la semaine prochaine», avec une présence massive de jeunes gens. «Pour le pouvoir, les jeunes sont un problème. Pour nous, ils sont la solution», souffle, dans un sourire, Me Ali Yahia Abdennour.


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