Algérie

Quatre challenges à relever, selon des politologues



Quatre challenges à relever, selon des politologues
« La victoire du président Bouteflika sur ses adversaires n'est pas venue fortuitement, elle est le fruit d'un travail de longue haleine construit autour de la société civile, du patronat, de la famille révolutionnaire, des jeunes, bénéficiaires des projets dans le cadre de l'Ansej et de la Cnac et surtout autour d'une ossature politique représentée par des partis comme le FLN, le RND, TAJ, le MPA et d'autres forces politique », a estimé Lazhar Marok, professeur en sciences politiques à l'université Alger III. Le politologue évoque aussi d'autres considérations qui ont fait de Bouteflika un « indétrônable », comme le lancement des projets de logements, la stabilité politique et sociale à travers le projet de la réconciliation nationale, sa maîtrise en matière géostratégique qui a permis à l'Algérie d'éviter le « printemps arabe » ainsi que les bonnes relations qu'il a tissées avec les Qataris, les Américains et les pays européens. Reste que le politologue est convaincu que le quatrième mandat du président Bouteflika ne sera pas facile. « Cette période sera une rude épreuve face aux grands défis qu'il faut relever », note-t-il. Premier challenge : l'ouverture politique. « Il est impératif que le président de la République ouvre les canaux de dialogue avec l'ensemble de la classe politique pour écouter ses préoccupations », précise le Pr. Marok. Second challenge : la révision de la Constitution. « Un des points essentiels pour la stabilité du pays, c'est la révision de la Constitution. Celle-ci devra répondre aux attentes de toutes les franges de la société notamment à travers l'élargissement des libertés individuelle, institutionnelles et le respect des droits de l'homme », explique-t-il. En outre, la future loi fondamentale devra, selon lui, proposer une alternative politique en limitant les mandats présidentiels et en garantissant un équilibre entre les prérogatives du chef de l'Etat, de l'exécutif et des deux Chambres parlementaires. Troisième challenge : l'économie. Le professeur en sciences politiques à l'université Alger III estime que le prochain gouvernement devra sortir en urgence le pays d'une économie basée sur la rente pétrolière et l'orienter vers le développement notamment de l'agriculture et du tourisme. Deux atouts qui peuvent hisser l'économie algérienne au premier rang des pays émergents. Et pour cause, « le marché de l'énergie va connaître dans les prochaines années une forte perturbation en matière des prix et l'Algérie va se retrouver devant le danger de réduire son quota sur le marché international alors que nos recettes hors hydrocarbures sont évaluées à 2 milliards de dollars », précise-t-il. Selon lui, il faudra que l'Algérie trouve en urgence une alternative pour développer par exemple le secteur des services qui connaît un boom sur le marché international. Quatrième challenge : le volet social. « C'est un autre défi qui attend le nouveau gouvernement », rappelle le Pr. Marok. Pour sa part, le professeur Menas Mesbah, enseignant en sciences politiques et relations internationales, a estimé que le président Bouteflika « doit revoir sa carte politique pour prendre une nouvelle étape du schéma politique à commencer par la révision de la Constitution, la limitation des mandats présidentiels et le renouvellement du parlement comme exige l'opposition ». Côté économie, le professeur Mesbah estime que la région du sud constitue l'alternative aux hydrocarbures.




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