Algérie

Quatre ans de prison pour… un doigt



Un homme, la trentaine, répondant aux initiales H.H., a été condamné, avant-hier, par le tribunal criminel d'Oran, à 4 ans de prison pour coups et blessures volontaires ayant entraîné une infirmité permanente, à savoir la perte d'un doigt (l'index de la main gauche). Les faits de l'affaire remontent au 10 janvier de l'année en cours, dans le quartier de Sananès. Ce jour-là, une dispute a éclaté entre H.H. et M.R. (la victime). La cause de l'altercation était liée au fait que H.H a vertement réprimandé son voisin de quartier pour la nuisance sonore, la pollution et autres désagréments causés par ce dernier, qui pratiquait fréquemment la réparation mécanique des motocycles, à même le trottoir devant le domicile de H.H. En effet, le bruit des moteurs, les rejets des carburants usés et des huiles brûlées et l'odeur des lubrifiants et du pneumatique, le brouhaha dégagé par les clients abonnés chez ce réparateur clandestin… autant de méfaits qui ont poussé ce riverain à manifester sa désapprobation. Mais le mécanicien «sans garage fixe» n'a pas du tout apprécié la mise au point faite par son voisin, interprétant cet acte comme une intimidation et une immixtion gratuite dans les affaires d'autrui, dictée par la jalousie et l'envie de l'essor qu'a pris, avec le temps, son activité. S'en est suivie une altercation entre les deux hommes. Atteint par un coup de couteau à la joue gauche, H.H. est allé déposer plainte contre son adversaire, muni d'un certificat d'incapacité de 16 jours. Deux jours plus tard, et alors qu'il attendait la suite de son action intentée pour CBV contre M.R, à sa surprise, H.H., a été arrêté par la police sur la base d'une plainte déposée par son antagoniste M.R. l'accusant de lui avoir coupé un doigt, précisément l'index de la main gauche, à l'aide d'un objet tranchant. Selon la version des faits de M.R., l'histoire de la plaie à la joue (selon lui, il se serait automutilé) n'était qu'un leurre de la part de H.H. pour se tirer de l'affaire du doigt coupé. Le représentant du ministère public a requis 10 ans de réclusion contre l'accusé H.H. La défense a tenté de jeté le discrédit sur l'accusation, fondée en grande partie sur les seules déclarations de la partie civile, mettant en avant les affirmations concordantes de plusieurs témoins à décharge.




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