Les écrivains Kamel Daoud, Chawki Amari, Mustapha Benfodil et Adlène Meddi ont décidé de lancer, ce vendredi 30 octobre, un groupe d'agitation et d'action baptisé Bezzzef (avec trois z).
Précisons tout de suite qu'il ne s'agit ni d'un nouveau parti politique, ni d'un syndicat autonome, ni d'une association de malfaiteurs, ni d'une coterie de littérateurs, ni d'un nouveau club de foot, ni d'une secte corporatiste. C'est tout simplement un « truc » censé fédérer les colères de chacun avant de les jeter dans la rue dans l'espoir que le feu prenne un jour et forme les lettres « r, é, v, o, l, u, t, i, o, n ». Bien sûr, le choix de la date (la veille du 1er novembre) est tout sauf un hasard. Et sa proximité avec la date anniversaire de la mort de Kateb Yacine (28 octobre), c'est pour dire que Kateb, justement, n'est pas mort. Le groupe bouillonnait d'idées et de mots d'ordre. Les plus nets : un manifeste pour redéfinir la Constitution de l'homme algérien, un Salon « off » où même l'obscur Ibn Taymiya ne serait pas censuré, un prix littéraire qui, pour une fois, ne comptera pas le colonel Fawzi (le Toufik de l'édition) dans son jury.Très important : Bezzzef n'est pas doté d'une structure bureaucratique ni d'un secrétaire général et surtout pas d'un trésorier. Comme son nom l'indique, Bezzzef c'est juste ce cri d'exaspération transformé en pneu pacifique, poussé comme un Rani en colère de Cheb Abbas. Comme un « Y en a marre de ce pouvoir ! » En un mot comme en mille, on fonctionne par actions. Des actions ponctuelles. Coups-de-poing. Commando. Et c'est ouvert à toutes les Algériennes et tous les Algériens qui commencent à se sentir sérieusement à l'étroit dans leur peau. Dans le pays que leur a taillé le triumvir de basse couture BTZ : Bouteflika/Toufik/Zerhouni.Premier rendez-vous : Salon du livre, 1er novembre, quelque part dans la mi-journée. Les petits fours et les boissons seront assurés par nos amis de la police et du DRS'Et cela est notre « extrait de naissance ».Communiqué n°1 : Le groupe Bezzzef, mouvement non agréé par choix souverain, présente ses condoléances au peuple algérien et invite cordialement les survivants à fêter le 1er Novembre sous le signe des libertés collectives et individuelles. A cette occasion, le groupe Bezzzef attribue le prix Fawzi à l'écrivain Mehdi El Djazaïri pour son livre Poutakhine, prix doté de 400 DA, prélevés du salaire des premiers membres. A cette occasion, une action au Salon du livre d'Alger est prévue pour la fête du déclenchement de la guerre de libération. Soyez nombreux, vous l'êtes déjà.Les premiers membres du groupe Bezzzef :Kamel Daoud (100 da)Chawki Amari (100 da)Mustapha Benfodil (100 da)Adlène Meddi (100 da)Alger le 30 octobre 2009
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Posté Le : 01/11/2009
Posté par : sofiane
Source : www.elwatan.com