Algérie

Quatorze ans de gabegie et de ratages économiques Actualité : les autres articles


Les efforts consentis durant ces quatorze dernières années dans le rattrapage en équipements et infrastructures de base, à coups de renfort d'argent public, peuvent-ils suffire à justifier un bilan économique bien terne du président en exercice '
Assurément pas. Car malgré l'indéniable bonne tenue des indicateurs macroéconomiques et le confortable pouvoir d'achat extérieur, dont jouit désormais l'Algérie, l'ère Bouteflika aura surtout été celle des dilapidations en tous genres et des rendez-vous ratés avec le développement. Point de relance de l'investissement productif, nulles prémices de réindustrialisation, aucune perspective de diversification de l'économie nationale et guère de conditions propices à l'instauration d'une croissance tirée, non plus par la ressource pétrolière, mais par le marché et l'entrprise. Le pays vit ainsi une crise d'investissement productif sans précédent. A peine une part de deux points de pourcentage du produit intérieur brut (PIB) est consacrée à l'investissement dans l'industrie et les services modernes. La productivité et la compétitivité intérieure tendent tellement à s'annihiler que la facture d'importation ne cesse d'enfler, atteignant déjà le seuil critique des 50 milliards de dollars. Face au mal de l'inflation, dont le niveau a frôlé les 9% en 2012, l'Exécutif ne propose nul remède pour atténuer l'effet d'érosion qu'exerce la flambée des prix sur les derniers rattrapages salariaux consentis.
Pis encore, l'on se contente de tergiverser sur l'origine monétaire ou non de cette inflation, alors que les pratiques spéculatives semblent s'ériger de plus en plus en principal mécanisme de régulation du marché domestique. Durant cette dernière décennie, faut-il se rendre à l'évidence, les logiques rentières, que favorise le pouvoir en place dans sa gestion de la chose économique, a ouvert la voie à toutes sortes de dérives, de fraude et de gabegie, sous le couvert de programmes massifs d'équipements publics et de dispositifs de soutien destinés à entretenir une paix sociale, qui reste, somme toute, fragile.
Même avec un taux de chômage global ramené à 10%, celui des jeunes, soit la frange prédominante de la population, caracole encore à un niveau alarmant de plus de 21%, comme ne cesse de le mettre en évidence le Fond monétaire international (FMI). Entre-temps, la mise en 'uvre de plans d'investissements publics, massivement budgétivores et inaptes à générer une croissance durable, donne inexorablement lieu à de fortes réévaluations financières, synonymes, bien entendu, d'allocations inconsidérées de ressources publiques, sinon de dilapidation et de détournement de l'argent de la collectivité nationale. Rien que pour le quinquennat 2005-2009, les réévaluations opérées sur des autorisations de programmes publics ont été de l'ordre de 40%, soit un surcoût global de 1050 milliards de dinars par rapport aux coûts prévus initialement, selon l'évaluation toute officielle de la Caisse nationale d'équipement pour le développement (CNED), relevant du ministère des Finances.
Aux côtés d'arguments officiels prétextant de pardonnables défaillances techniques, comme principale origine de ces fortes réévaluations, il y a assurément lieu d'évoquer des cas de pratiques criminelles de dilapidation d'argent public.
Du scandale de l'autoroute Est-Ouest au feuilleton d'épouvante de l'affaire Sonatrach, force est en définitive de souligner que l'ère Bouteflika a été jalonnée, jusque-là, d'autant de ratages économiques que d'épisodes de gabegie et de corruption.
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