Algérie

Quatorze ans d'immobilisme, ça suffit ! Edito : les autres articles



Quatorze ans d'immobilisme, ça suffit ! Edito : les autres articles
On ne peut plus se suffire du simple constat, aussi bien pour ce qui est de la politique industrielle ou encore de la bonne gouvernance. Tout comme on ne peut davantage, ainsi que dans d'autres domaines sensibles et importants pour la vie des citoyens, à savoir l'éducation ou la santé, se contenter de recommandations à l'occasion de grandes kermesses consacrées, comme on a pu le voir par le passé, et qui resteront autant de v'ux pieux comptabilisés à l'actif des gouvernements qui se sont succédé depuis deux décennies.La lourde ardoise des importations enregistrées à l'issue des six derniers mois a, bel et combien, confirmé non seulement l'impact en hausse sur nos ressources financières générées de la rente pétrolière ' appelée à se réduire avec l'épuisement des réserves en hydrocarbures ' mais également l'ampleur des surfacturations des importations et autres surcoûts qui tendent eux aussi à prendre une part de plus en plus grande dans le volume de la «saignée en devises» du pays, et qui n'en sont pas moins le vecteur essentiel de la corruption.
Une quinzaine d'années d'immobilisme en matière de développement économique du régime de Abdelaziz Bouteflika a achevé ce que la décennie noire et la période qui l'a précédée ont sérieusement entamé, à savoir la destruction du tissu industriel, voulue par les tenants d'un ultralibéralisme débridé et dont on connaît les résultats aujourd'hui. Si, à terme, la crainte de vivre un déficit de la balance commerciale et de voir le volume des importations dépasser celui de nos seules exportations pétrolières est quelque chose de tangible, on ne peut se limiter à des demi-mesures conservatoires qui ont pour effet, certes, de limiter pour un temps la saignée de précieuses ressources, sans pour autant remettre en cause l'immobilisme dans lequel a été plongé l'économie par 14 ans d'autoritarisme dont a pu faire preuve un régime aujourd'hui à bout de souffle et en panne d'idées.
C'est avant tout de décisions et de choix judicieux et partagés avec les principaux acteurs économiques que le pays a besoin, c'est là plus qu'une évidence sans doute, mais dont la mise en 'uvre nécessite d'abord de la part l'Etat l'instauration d'un climat de confiance débarrassé de contraintes bureaucratiques et des mentalités rentières, c'est-à-dire à l'opposé de ce qui a été jusqu'à présent. Un exemple pour illustrer cet anachronisme, c'est ce tracteur qui sera fabriqué en Algérie et au faible taux d'intégration monté en épingle comme un exemple d'un partenariat fructueux, «quid» alors du tout aussi fameux «Cirta» produit à partir du milieu des années 1970 dans les ateliers de la défunte Sonacome à
Constantine et qui allait envahir les campagnes ' Le savoir-faire acquis alors n'aurait donc servi à rien. Ce qui est valable pour le machinisme agricole l'est sans doute aussi pour les engins du bâtiment et des travaux publics, les textiles, etc.
Tout effacer et reprendre à zéro, ce sont autant d'occasions d'une reprise économique associée à une politique hardie de formation de compétences managériales de gâchées, de perdues. En tout cas, on saura lors de la tripartite qui réunira le gouvernement, le patronat et l'UGTA, si l'on s'achemine vers une telle vision du développement économique ou si l'on persiste dans des schémas éculés.


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