Quand un match de football vire au drame Incidents du match Al Masry - Al Ahly

Complot du gouvernement ou règlement de comptes entre supporters ' L'envahissement du terrain par les supporters d'Al Masry, à la fin de la rencontre ayant opposé leur équipe à celle d'Al Ahly, suscite beaucoup d'interrogations. Surtout que l'équipe de Port Saïd avait remporté cette rencontre (3-1). La banderole «provocatrice» déployée par la galerie d'Al Ahly est la cause de ces incidents selon certains, car les visés, touchés dans leur amour-propre, ont décidé de prouver qu'ils étaient des «hommes» à leur manière. Malgré les appels au calme qui ont précédé cette rencontre, à cause des tensions sempiternelles entres les partisans des deux clubs lors des dernières années, et que tout le monde savait que cette rencontre se jouait sur une poudrière, certains y ont fait la sourde oreille. En plus des supporters, les personnes chargées de la sécurité n'ont pas pris les mesures nécessaires pour éviter tout débordement possible. En témoigne le «faible» dispositif de sécurité mis en place par les responsables du secteur. Sinon comment peut-on expliquer le fait que certains supporters affichaient leur volonté d'entrer sur la pelouse quand le coup de sifflets finale allait retentir, sous les yeux des policiers présents dans les gradins ' Un manque d'engagement qui a éveillé les soupçons et les critiques. Les partisans de l'ancien régime sont, selon les frères musulmans, les responsables de cet envahissement «meurtrier» : «Les événements de Port-Saïd ont été planifiés et sont un message des partisans de l'ancien régime», a affirmé le député Essam al-Eria, qui, dans le même sillage, a appelé le ministre de l'Intérieur et les responsables de la sécurité à assumer pleinement leurs responsabilités. Quant au député libéral Amr Hamzaoui, il a demandé le limogeage immédiat du chef de la sécurité de Port-Saïd et du ministre de l'Intérieur. Ce dernier, sur ordre du gouvernement actuel, a entériné la décision de limoger la FEF, suspendant ainsi le championnat local, et a annoncé la démission du chef de la sécurité en question. Une décision qui ne passera pas inaperçue du côté de la FIFA, où Joseph Blatter s'est exprimé sur cet évènement qu'il a qualifié
de «jour sombre» pour le football. Par contre, le Suisse n'appréciera sûrement pas cette décision, sachant que la FIFA défend constamment l'autonomie des fédérations nationales. Ces mesures prises par les autorités n'ont tout de même pas réussi à apaiser les esprits des milliers d'Egyptiens qui ont manifesté leur colère au Caire, près du siège du club d'Al Ahly. Ils accusent notamment le maréchal Hussein Tantaoui, d'être le responsable des incidents. Ces manifestants se sont ensuite rendus au ministère de l'Intérieur du Caire, où il y a eu des affrontements avec les forces de l'ordre. Où une vingtaine de personnes ont été blessées. Bref, les accusations divergent sans toutefois que cela change ce sanglant bilan. Un match de football, qui était censé offrir du spectacle au lieu d'être un bain de sang où peut-être deux camps s'affrontaient, mais sans doute pas des équipes de football.
M. T.