Hassan Bendif et Mme Marie Henriette Timmermans
«La BD rentre aussi dans le champ de préoccupation du Centre national du livre», a déclaré Hassan Bendif, directeur du CNL.
«Les dispositifs d'aide à l'édition: rôle des ministères» est le thème d'une conférence animée dimanche dernier dans le cadre du Festival international de la bande dessinée, sur l'esplanade de Riad El Feth, quasiment déserté. Si les concerts dessinés ont été annulés en raison du deuil national suite au décès du président Chadli Bendjedid, le reste du programme a été maintenu. C'est donc devant peu de personnes mais en présence tout de même du président des éditions Z-Ling, Sayan, que la conférence a eu lieu. En préambule, c'est madame Marie Henriette Timmermans, de la Wallonie-Bruxelles, qui ouvrira le bal en donnant un large aperçu de la situation de la BD en Belgique soulignant ainsi «la philosophie et la volonté politique de son pays dans cette aide à la promotion de la BD qui, depuis 40 ans, connaît un essor formidable grâce notamment à l'enseignement du neuvième art à l'école de Saint-Luc qui dispose d'une formation liée à la narration et l'image et suit les élèves issus en grande partie de l'Europe, de la genèse de leur création jusqu'à la production.» «10% qui émergent de cette école deviennent des locomotives pour des collectifs et des acteurs dans l'édition, bien que toutefois, la plupart ne vivent pas de la BD. Plusieurs formes d'aides sont octroyées aux auteurs de BD dont 70% des droits sont versés depuis 1992 à la Société des auteurs. Il y a trois grands majors de BD en Belgique. 130 millions d'euros par an est le montant de cette aide. Les mécanismes d'aide ont pour objectif d'aider à la publication, à la formation et aux résidences et la sélection de projets. Aussi des bourses sont octroyées. L'Etat soutient à hauteur de 5% du montant du projet.
Le ministère de la Culture est doté en fait d'une commission consultative indépendante, loin de toute pression politique qui peut se prévaloir de son esprit d'ouverture dans le choix des projets à défendre, nous a-t-on indiqué. D'autres aides internationales sont d'office octroyées aux artistes du fait de la francophonie de la Wallonie-Bruxelles. Côté algérien, la BD qui tâtonne mais va crescendo en reprenant du poil de la bête, doucement mais sûrement, a été représentée par Hassan Bendif, directeur du centre national du livre, afin de parler de l'aide du ministère de la Culture justement dans ce soutien à la BD en Algérie. Notons que cela fait presque deux ans que le CNL a été installé. «D'ici la fin du mois, plusieurs commissions seront mises en place dont le rôle sera de prendre en charge les projets à aider grâce au Fdal (fond d'aide à la création littéraire), lequel est alimenté par des taxes émanant de la téléphonie mobile. Ce qui est une avancée considérable car nous avons à faire à des masses financières. Ce n'est pas conjoncturel mais permanent», a estimé Hassan Bendif. Evoquant la BD, ce dernier reconnaîtra penser d'abord en termes d'édition de manière générale, de tous les genres à caractère littéraire, conscient qu'il faudra aussi soutenir la BD, dont le coût diffère du livre et en est souvent supérieur, et de faire remarquer: «La BD rentre aussi dans le champ de préoccupation du Centre national du livre.» Il évoquera le rôle du ministère de la culture dans l'aide aux maisons d'édition dites «pauvres» selon lui et qui consiste notamment dans l'achat de plusieurs exemplaires de livres qu'il distribue dans les bibliothèques communales. «Mais les éditeurs ne doivent pas attendre que ça.» Hassan Bendif dénoncera aussi ces maisons d'édition «sporadiques» qui n'attendent que les grands événements culturels pour «se frayer une brèche» et demander un soutien. «Ça ne marche plus!» a t-il claironné. L'édition et la traduction, les livres de jeunesse et la distribution notamment font partie des prérogatives de son département dira-t-il. «Notre aide sera conditionnée par ce type de considération» soulignant que la diffusion tout comme la promotion du livre sont deux éléments importants dans le segment du livre. «Le CNL a aussi un rôle d'observatoire qui prendra en charge tous les éléments statistiques à même d'évaluer le livre et l'état du lectorat en Algérie, qui reste encore un mystère pour nous.»
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Posté Le : 09/10/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : O HIND
Source : www.lexpressiondz.com