Quand "Souk Errahma" renaît de ses cendres

Les prix affichés sont sensiblement moindres que ceux proposés ailleurs95 marchés similaires seront implantés dans 41 wilayas du pays.Place du 1er-Mai, Palais des expositions d'Alger (Foire d'Alger), deux adresses où ont été inaugurés en fin de semaine des marchés de proximité appelés «Souk Errahma», une action louable et solidaire à plus d'un titre...Une foule dense et bigarrée accompagnait les délégations des trois ministres qui ont répondu présent à cette première initiative exemplaire de solidarité avec le lambda algérien. Abdelmadjid Sidi-Saïd, secrétaire général de l'Ugta était en effet accompagné des ministres du Commerce, Amara Benyounès, de la Solidarité nationale, Mounia Meslem et de la Pêche et des Ressources halieutiques Sid-Ahmed Ferroukhi, alors que celui du Travail et de l'Emploi était représenté par le secrétaire général de son département.Les points de vente dans ces marchés, dont les emplacements ont été cédés à des prix symboliques aux marchands au nombre de 80 sont situés à la place du 1er-Mai, dans l'enceinte du siège de l'Ugta. Ils proposent, en sus des fruits et légumes, qui sont des produits indispensables en ce mois sacré du Ramadhan, des articles électroménagers de haute facture de fabrication locale, des vêtements, des produits (emballages et rudiments) pour la confection de pâtisserie, des sacs de farine de 10, 20 kg, des articles de cosmétiques...Les prix affichés sont sensiblement moindres que ceux proposés ailleurs, notamment pour les produits dont les prix sont connus et ne varient guère comme les produits frais. Il s'agit, à titre d'exemple de l'huile, le contenant de cinq litres revient à 500 DA au lieu de 560 DA à l'extérieur, le plateau de 30 oeufs est cédé à 185 DA contre plus de 200 voire parfois 300 DA ailleurs. Les prix de certains articles, comme le poulet en morceaux, ou le poulet congelé prêt à la cuisson, n'étaient pas affichés en ce premier jour. Celui du poulet de chair était proposé à 290 DA le kg alors qu'il était à 240 DA l'an dernier, c'est dire que les prix des produits d'alimentation de volaille, importés pour une grande part, ont fortement augmenté cette année. Par contre, la viande bovine fraîche sans os était cédée à 1 250 DA le kg, un prix défiant toute concurrence actuellement.Cette initiative avait déjà été lancée il y a quatre ans par la Centrale syndicale Ugta, justement sur cette même esplanade qui jouxte le siège de la Centrale à la place du 1er-Mai (Alger) où a été inauguré ce premier point de vente de proximité de produits locaux à des prix raisonnablement compétitifs concernant tous les secteurs. Cette heureuse initiative avait été mise, hélas, en «veilleuse», avant d'être relancée en ce Ramadhan 2015.Si l'objectif premier de cette volonté avait revêtu à l'époque une réaction face à la cherté agressive des prix des produits de large consommation, cette année le slogan vise un but principalement économique en incitant les Algériens à acheter «Made in Algéria» ce, dans une tentative de juguler, un tant soit peu, la baisse drastique des prix du baril de pétrole.Acheter «algérien» signifie donc booster la production et la commercialisation locales et par là même redynamiser tous les secteurs économiques. Il en découle, selon Benyounès, une diminution directe des importations en devises fortes de l'ordre de 1,8 milliard de dollars. A propos justement des mesures prises par le gouvernement pour diminuer les importations dans nombre de domaines, le ministre s'est félicité, à l'occasion de l'ouverture de ces marchés de proximité, qu'elles aient «commencé à porter leurs fruits, sans que le principe de la liberté du commerce soit remise en cause sous quelque forme que ce soit.» Il faut dire que la quasi-majorité des entreprises et producteurs nationaux sont présents dans ces marchés La seconde enseigne vers laquelle s'est déplacée la délégation ministérielle, se trouve au niveau du Palais des expositions (Foire d'Alger) où le marché en question n'était pas encore entièrement installé alors que les commerçants présents s'affairaient à dresser leurs stands. Bien que leur nombre ne soit pas encore établi, les demandes continuent à affluer au niveau des organisateurs dont le but est aussi de multiplier les marchés de gros, a-t-on appris auprès d'eux.Il y a lieu de relever que l'opérateur historique de téléphonie mobile Mobilis, s'est affiché comme partenaire actif de l'Ugta en confirmant une fois de plus l'engagement citoyen de l'entreprise dans les actions sociales. Ces marchés seront ouverts tous les jours (11 à 17h00) et le seront de nuit à partir de la deuxième quinzaine du mois de Ramadhan, soit de 22h00 à 23h00...Lors d'un point de presse impromptu, le ministre du Commerce, qui a rappelé le vote par l'APN de la loi proposant le retour aux licences d'importation, a ajouté que le même projet sera soumis au Sénat dans quelques jours. Répondant à une question relative au processus de mise en oeuvre de cette décision, le «retour» licences d'importation, Benyounès a précisé qu'un comité interministériel sera mis sur pied à cet effet. Il appartient à chaque ministère de proposer les futurs titulaires de cette licence dira-t-il et d'ajouter que «les choses se feront dans la transparence et sans aucune discrimination», a-t-il bien voulu préciser et de compléter que «les mêmes chances seront accordées en toute transparence à tous les demandeurs». Il a aussi noté que «la liste des bénéficiaires sera rendue publique».