Algérie

Quand Sheikh Shemssou se convertit en critique de cinéma



Quand Sheikh Shemssou se convertit en critique de cinéma
«Une société sans religion est comme un vaisseau sans boussole.» Napoléon Bonaparte Extrait de l'Allocution aux curés de MilanQuelle est la mission de cheikh Chamssedine sur Ennahar TV' éduquer, mettre les Algériens sur le droit chemin, parler du prophète (Qsssl), mais pas donner des leçons sociales ou monter les Algériens les uns contre les autres. Sheikh Shemssou est à la télévision Ennahar ce que Eric Zemmour est à i Télé. Un polémiste-né, qui joue chaque jour sur l'audience en créant des liens étroits et maladroits entre la religion et la société. Après avoir critiqué ceux qui regardent les films cow-boys, Maradona qui embrasse sa campagne, après avoir critiqué ceux qui souhaitent se marier avec des Indiens et qui regardent trop les films hindous, voilà qu'il se met à critiquer les films algériens et jette ses griffes sur le film El Wahrani de Lyes Salem, sous prétexte que ce film montre que les moudjahidine font la guerre le matin et la cuite le soir, critiquant l'omniprésence de l'alcool dans ce film. Ce cheikh qui mariait les femmes à la mosquée et qui appelaient à la pacification entre le hallal et le haram dans le dogme religieux des Algériens, a dénoncé le film comme étant une oeuvre qui porte atteinte à la religion et à l'histoire de l'Algérie. Au lieu de dénoncer l'Etat Islamique qui décapite les femmes et les hommes sous prétexte qu'il ne sont pas de la même religion et qui écrase des enfants sous prétexte qu'ils sont kurdes, offrant une image désastreuse et très négative de l'islam et de ses valeurs humaines et de tolérance, ce prédicateur à la culture générale limitée et à la conception religieuse très dérisoire, se convertit à la critique cinématographique et présente son analyse filmique sur une fiction libre de réflexion. Le cheikh, dont le champ d'action ne se situe pas entre Alger et Djeddah, mais entre Baraki et Belcourt, devrait en principe, pointer son fusil vers les véritables auteurs de cette politique: le ministère des Moudjahidine. C'est ce département qui a fixé et instauré le droit d'accorder les licences de débits de boissons aux moudjahidine. Lyes Salem n'a fait que reprendre une situation qui existe déjà depuis des lustres. Pourquoi le Sheikh Shemssou, ne dénonce pas ce fait historique qui date depuis plus de 50 ans, Pourquoi Sheikh Chemssou s'occupe des questions matérielles et oublie ou néglige les questions spirituelles, importantes dans ce contexte de perdition des musulmans. En regardant ses prestations sur la chaîne Ennahar TV, Sheikh Shemssou nous donne plus envie de rire que d'ouvrir une hsira et de faire la prière. Il est à mi-chemin entre la violence verbale de Malcolm X et la dérision théologique d'El Qaradhaoui. Cheikh Chamssedine qui n'a pas convaincu les plus grands théologiens arabes des bienfaits de ses fatwas est conscient qu'il faut adapter un discours populiste pour s'imposer sur une scène audiovisuelle morne et éteinte. Pour ce faire il a besoin de trouver une place dans le camp des mécontents de ce film, qui est à la base une adaptation libre d'une création cinématographique.amirasoltane08@live.fr




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