Algérie

Quand «Sarko» philosophe sportivement



Au soir du premier tour de l'élection présidentielle française à l'issue duquel le candidat socialiste François Hollande est arrivé premier devant lui avec un écart de voix moins large que celui donné par les sondages d'avant scrutin, le président sortant Nicolas Sarkozy est apparu moins abattu qu'on pouvait le penser. Il s'est au contraire escrimé à faire valoir à ses partisans devant lesquels il s'est exprimé à «chaud» qu'il conserve toutes ses chances de l'emporter au second tour si s'amplifie la dynamique qui a fait rapprocher au premier tour de très près son score de celui de son rival socialiste.
Depuis et pour tenter de faire vivre cette dynamique, il s'est lancé à plein dans la campagne électorale du second tour. Avec pour objectif fondamental de convaincre les électeurs ayant voté pour la candidate du Front national Marine Le Pen de se déclarer pour lui contre le candidat socialiste. Pour cela, il a franchement «lepénisé» son discours électoral et avancé des propositions qu'il a été tout simplement puiser du programme électoral de Marine Le Pen. Pour autant, il ne semble pas que l'exercice soit en train de produire l'effet escompté par le président-candidat. Les sondages qui s'enchaînent sur les intentions de vote des Français au second tour sont désespérants pour Sarkozy et son camp. Ils confirment tous la persistance d'un écart favorable à Hollande difficile à combler pour Nicolas Sarkozy.
Pugnace, combatif, le président sortant poursuit sa campagne sans donner l'impression de douter qu'il soit dans l'incapacité de faire mentir ces sondages. Hier pourtant, le président-candidat a laissé échapper des propos qui décodés donnent à apparaître qu'il s'est résigné à une probable défaite. C'était au cours d'un entretien qu'il a accordé au quotidien sportif français « L'Equipe ». Il a déclaré faire sienne la pensée qu'un homme politique est comme un sportif. Comme celui-ci, le premier doit accepter qu'il puisse être battu. Venant de Sarkozy, le parallèle n'a pas été établi de façon anodine. Il l'a fait à n'en point douter pour faire comprendre qu'il est dans cet état d'esprit concernant ce qui l'attend dans le scrutin du deuxième tour. Pour aussi déterminé qu'il soit à vouloir forcer le destin, le président sortant est trop averti politiquement pour ne pas s'être rendu compte que les résultats du 1er tour et la configuration électorale qui en a émergé font qu'il lui est pratiquement impossible d'espérer la victoire le 6 mai.
En 2007, «Sarko» la emporté parce qu'il avait réussi à convaincre une grande partie de l'électorat du Front national en faisant figurer dans ses propositions électorales les solutions qui agréent à cet électorat concernant les questions relatives à la sécurité, l'immigration... Il a peu de chance de renouveler « l'exploit » car les électeurs du Front national ont déchanté des cinq années de son mandat dont le bilan est une somme effarante d'engagements non tenus y compris sur les questions qui les ont poussés à voter pour lui en 2007. Les perspectives électorales futures s'ouvrant devant le FN après la «performance» de Marine Le Pen au premier tour de l'élection présidentielle sont de celles qu'il ne pourra concrétiser qu'en contribuant à affaiblir l'UMP. Affaiblissement inéluctable en cas de défaite de Sarkozy face à François Hollande. Il ne faut pas être dans les secrets du FN pour pronostiquer que c'est à quoi vont travailler Marine Le Pen et l'appareil du FN tout au long de l'entre-deux-tours.




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