Algérie

Quand Oscar Wilde s'invite au TRO



Une adaptation du «Portrait de Dorian Gray», célèbre roman d'Oscar Wilde, a été jouée samedi dernier sur les planches du théâtre régional d'Oran Abdelkader Alloula par l'association «Chourouk» de Mascara. On a choisi de lui donner pour titre : «Les 20 minutes». Le metteur en scène, Fri Mehdi Mohamed, a tenu à rester fidèle à l'Å“uvre de l'écrivain irlandais, du moins pour ce qui concerne le fil conducteur de l'histoire. Il ne s'agit donc pas, comme cela se fait couramment dans les adaptations théâtrales, d'une reprise d'une Å“uvre étrangère «moulée » dans les us et coutumes algériennes. Cette adaptation s'est tenue scrupuleusement à la version originale. Effectivement, dans la forme, tout a été fidèle au roman; et cela jusqu'aux costumes que les comédiens portaient, et qui étaient typiques de l'Angleterre de la fin du XIXème siècle. Même le ton, ainsi que la façon de parler des acteurs, étaient emprunts aux dialogues du roman. A ce propos, il est une chose à relever : contrairement aux pièces que le public oranais a coutume de voir, ces derniers temps, c'est-à-dire jouées dans le parler local, cette pièce a été interprétée en arabe classique, un arabe relevé et fouillé. Une particularité qui n'a pas déplu, il faut l'admettre, aux spectateurs.

 D'ailleurs, on imagine sans peine que la traduction ne pouvait faire autrement: pour adapter fidèlement le livre, il fallait qu'il y ait une certaine neutralité au niveau du langage. Or, l'utilisation d'un dialecte compromettrait plus ou moins cette neutralité. Il faut préciser, néanmoins, que concernant l'âme du livre d'Oscar Wilde, l'adaptation a été fidèle vis-à-vis du contenu, on a eu plus ou moins recours à bons nombres de modifications, et cela jusqu'au déroulement même de l'histoire. En fait, il s'agit d'une sorte de traduction de l'écriture romanesque à l'écriture théâtrale ; de ce fait, il aurait été impossible d'adapter, au pied de la lettre, tout le contenu du «portrait de Dorian Gray », pour le compte d'une pièce théâtrale. Des ajustements ont donc été nécessaires, et même un personnage, inexistant dans le livre, a fait son apparition dans la pièce. D'ailleurs, à consulter les articles parus sur Internet, on découvre que cette adaptation théâtrale fait référence à la traduction en arabe de l'Å“uvre d'Oscar Wilde, traduction assurée par l'Egyptien Houssam Kandil.

 Les personnages ont été au nombre de cinq. Dorian ; son ami Lambard ; Sibyl, Lord Henry et Basil Hallward, l'artiste peintre. Dorian s'éprend de Sibyl, qui, elle, est promise à Lambard. Dorian est un fin charmeur, mais c'est aussi un homme cruel et sans pitié ; un homme fasciné par la Mort, qui ne vit que l'instant présent et veut rester éternellement jeune. Et cette envie de vouloir conserver son teint de jeunesse finira par virer à l'obsession. Lord Henry ne cessera de lui prodiguer des conseils en tous genres. Il est, en quelque sorte, son côté obscur, mais sans que Dorian n'en soit vraiment conscient... et cette influence qu'il exerce sur lui puisse même finir, s'il n'y prend garde, par le mener à sa perte. L'artiste peintre, quant à lui, s'attèle à lui créer un tableau sur lequel est peint son portrait, celui d'un homme en pleine possession de sa jeunesse. Une jeunesse qui, à défaut d'être éternelle, est appelée à l'être dans ce tableau...

 Mise en scène par Mohamed Fri Mehdi, la pièce a été jouée par Youcef Bachir Sehaïri (qui a tenu le rôle principal); mais encore Hadj Houari Chikhaoui, Fatima Belarbi, Hakim Bali et Mokhtar Hocine. C'est Aminos qui a fait la composition musicale; et quant à la scénographie, c'est Halim Rahmouni qui l'a assurée.




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