En football aussi, quand on sème le vent, on récolte la tempête, et il est assurément trop facile de faire des constats symptomatiques à chaque fois qu'il y a des incidents dans nos stades et de se contenter de réagir machinalement en appliquant de manière quasi systématique un barème de sanctions qui s'est avéré totalement obsolète voire pas du tout dissuasif car dépassé par l'allure à laquelle défilent les évènements.
Et le plus inquiétant est que la gravité de ces incidents est en train d'aller crescendo au moment où certains dirigeants de clubs s'expriment et agissent avec une désinvolture à vous couper le souffle, obnubilés par une seule chose :
le résultat de leur équipe durant le week-end. Tant et si bien qu'ils oublient dans leur délire toutes les conséquences qui peuvent découler de leurs dépassements et de la pression qu'ils mettent sur leur équipe, sur les joueurs, sur le public et sur tout un environnement à qui ils finissent par faire croire que le résultat en question est une question de vie de mort.
Ce qu'il y a de dramatique dans tout cela, c'est que nous sommes, effectivement, dans une logique de vies humaines en jeu tout simplement parce que quelques écervelés pensent que le salut de leur club passe par une partie de roulette russe.
Sinon comment expliquer par exemple que lorsqu'un club est en danger de relégation, ses dirigeants décrètent unilatéralement l'entrée gratuite aux spectateurs, donc à leurs supporters, ce qui ne répond ni à des normes commerciales propres au professionnalisme surtout au moment où ces mêmes clubs se plaignent de crise financière aiguë, ni aux normes de sécurité qui règlementent la capacité des enceintes sportives. Cet acte proprement dit consiste comme chacun l'aura deviné à chauffer la marmite à très haute température et à indiquer implicitement au public que la fin justifie les moyens ' pour gagner un match.
Par conséquent, les solutions les moins conventionnelles deviennent licites, comme par exemple chauffer l'atmosphère durant toute la semaine qui précède le match par des déclarations incendiaires et en prenant des mesures spectaculaires et insensées puis le jour J, interdire l'accès aux journalistes et à la télévision, aux supporters de l'équipe visiteuse et tout le bataclan visant à instaurer un climat de terreur.
Faut-il après cela s'étonner du drame que l'on vient de frôler à Saïda et de la gravité des incidents qui ont conduit des joueurs et des dirigeants de l'USMA à l'hôpital aveec pour seul tort d'avoir arraché un match nul dans les dernières minutes et d'avoir peut-être empêché une équipe de Saïda de se maintenir en Ligue 1 ' Faut-il qu'elle le fasse à n'importe quel prix ' Va-t-on après ça encore assister à un verdict laconique de la Ligue professionnelle dans le genre '
tant de matches à huis clos et' tant de dinars d'amende, pour assister la semaine prochaine encore à quelque chose de similaire ou pire ' Assurément, le ver est dans le fruit, et il est temps de recourir aux grands remèdes dès lors qu'il est question de grands maux.
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Posté Le : 15/04/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : R Bendali
Source : www.letempsdz.com