Algérie

Quand Messali Hadj était en résidence surveillée à Angoulême France-actu : les autres articles



Quand Messali Hadj était en résidence surveillée à Angoulême                                    France-actu : les autres articles
Au milieu des années 1950, un homme à la barbe fournie, vêtu d'une djellaba et coiffé d'un fez, s'installe 48, avenue Gambetta à Angoulême.
Lyon
De notre correspondant
Il s'appelle Messali Hadj et il est l'un des pères du nationalisme algérien, condamné à Alger à 16 ans de travaux forcés et 20 ans d'interdiction de séjour dans sa ville, pour «atteinte à la sûreté de l'Etat». Angoulême a été choisie pour être sa «prison à ciel ouvert».
C'est en raison, disent les archives, «de son calme et du faible nombre de résidents d'origine nord-africaine (environ 80 personnes)». Une exposition des archives départementales de la Charente font revivre une page de la résidence surveillée de Messali Hadj dans les années 1950 à Angoulême. La présence de Messali Hadj met Angoulême sous tension, révèlent plusieurs notes confidentielles, rendues publiques par l'exposition. Le commissaire de police écrit au préfet pour réclamer des renforts.
Le conseiller général Labarre lui confie son inquiétude : «Le mouvement de libération, dirigé par Messali Hadj, fait massacrer des Français, des Européens, des musulmans en Algérie. Il est responsable de la mort de nos soldats. On comprend mal que l'instigateur de ces attentats se promène à Angoulême en liberté, même surveillé, et ait toute latitude pour donner ses mots d'ordre aux tueurs (...). Les Charentais sont des gens calmes, mais on ne peut pas les braver en vain quand l'avenir de la patrie est en cause.»
D'autre part, après 1962, une ferme banale sur un terrain d'environ un hectare, au lieudit Chez-Soulet, commune de Dignac accueille les harkis. Le site avait même été rebaptisé El Abiodh, du nom d'un village algérien. Après les accords d'Evian, la Charente a ainsi accueilli près de 3000 rapatriés du Maghreb. A travers cette exposition «la Charente et les Charentais pendant la guerre d'Algérie», on comprend, disent les organisateurs, que les «événements qui ont marqué le pays masquent souvent les histoires locales ou l'histoire locale' L'intérêt premier est que le travail des archivistes ouvrent des dossiers jusqu'alors confidentiels ou réservés à un public de chercheurs : outre les articles de journaux disponibles pour tous, on a des rapports de la préfecture, des notes des renseignements généraux, biographies d'hommes politiques, affiches et propagande, pétitions etc. Autant de richesses historiques mises en valeur pour la période s'échelonnant de 1954 à 1962.


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