Algérie

Quand manque l'imagination et règne l'improvisation chez les responsab



Quand manque l'imagination et règne l'improvisation chez les responsab
A. Lemili«Sea, sun and sex», voilà un slogan qui ne risque pas d'être porteur pour booster le tourisme à Constantine, dont rares sinon inexistants sont ceux parmi les Algériens qui jugeraient utile, au moment le plus propice de l'année, c'est-à-dire la saison estivale, de faire un tour dans une ville millénaire qui regorge de vestiges de tant de civilisations qui y sont passées et même pourcertaines établies. Le soleil, c'est certain est omniprésent à Constantine, trop même, les étés caniculaires de la ville des ponts n'ayant plus besoin d'être rappelés. A défaut de mer, il y a le fameux Rhumel, cet oued qui en fait la renommée, mais qui n'est plus ce cours d'eau qui, à portée de main, regorgeait de poissons. De couleur indéterminée, il charrie désormais tout ce que rejette la ville en déchets domestiques, industriels. Le sexe enfin, quelque chose d'officiellement inabordable... hypocrisie générale oblige. Facile alors de comprendre les raisons qui ont fait que dans le dernier numéro de l'émission Thalassa ne soit rapporté et mis en exergue à outrance que le côté obscur de ce qui peut être attrayant en matière de tourisme en Algérie. En fait, un numéro pur produit du plus grand voyeurisme.Cela ne change en rien toutefois la réalité de la situation, de tourisme il n'en est plus question depuis longtemps à Constantine, les choses ne risquent pas de changer et nous en parlons en connaissance de cause pour la simple raison que tous les discours lénifiants autour de la relance de l'activité touristique sont faits en boucle depuis quinze ans. Nous en donnons pour preuve de ces mensonges délibérés, de ces déclarations attrape-nigauds, la réhabilitation du chemin touristique, ce sentier serpentant sur les berges du Rhumel réalisé par l'occupant français au moment où n'existaient encore que pelle, pioche et brouette et que, plus d'un siècle plus tard, avec tous les moyens, équipements, outils techniques modernes, les urbanistesnationaux n'arrivent pas à faire renaitre. Comme dans le reste de la gabegie ayant illustré la préparation de l'année de la culture arabe, il avait été question, au même titre d'ailleurs que d'autres projets, que le chemin touristique allait être réhabilité. Du moins en partie et ne serait-ce que celle qui épaterait les hôtes de l'Algérie et éventuellement les visiteurs venant des autres wilayas. Il n'en a rien été et l'entame des travaux a vite fait de décourager les meilleures énergies, ce qui a automatiquement conduit à leur arrêt et au ravalement du projet dans des tiroirs qui, habitude oblige, ne lui sont plus étrangers. Pis, d'ordinaire l'aspect des lieux est devenu chaotique, d'où la décision de dresser des palissades pour en cacher la vision à tout regard extérieur.Constantine est donc connue pour les vestiges hérités des nombreusescivilisations qui y ont vécu, ces vestiges importent peu, sauf le respect des lecteurs, aux touristes algériens qui préfèrent allonger leur visite d'une centaine de kilomètres pour avoir les pieds dans l'eau à Skikda, Annaba et même pourquoi pas pousser le périple jusqu'en Tunisie où des vestiges des mêmes époques semblent tellement lisibles et riches en enseignements. La raison ' Les Tunisiens ont l'art de vendre leur tourisme. Ce qui n'est pas le cas ici et maintenant où même ceux qui s'acharnent à vouloir convaincre les autochtones à faire du tourisme culturel font le choix de le faire, en ce qui les concernent, ailleurs. Quitte pour cela à aller contempler marée basse et marée haute au Mont St-Michel.La ville des ponts vit depuis bien longtemps de ses... ponts, seules possibles attractions. Encore qu'il n'y en a que deux ou trois qui valent le détour : Sidi Rached, Sidi-M'cid et le petit pont du Diable, ce dernier étant attractif déjà rien que par son appellation, et dernière trouvaille locale... le transrhumel, poétiquement appelé dans la langue nationale «El jissr el imlaq» (le pont géant), cela fait très mille et une nuits. Ensuite, il y a une demi-douzaine de mosquées, de zaouias, un musée ridicule, un viaduc romain crasseux, non entretenu et qui la nuit tombée est parfait pour le deal de drogue, la prostitution, les libations... d'ailleurs les pieds des colonnes sont toutes noircies par le feu. Il y a également la piscine de Sidi-M'cid hideusement défigurée et extraite du cadre naturel qui faisait ses atouts, envahie par le béton, elle n'arrête pas d'être en travaux depuis des années et bien des expériences de récupération par exploitation attribuée à des privés. Dire qu'à hauteur de l'endroit en question, nombreuses sont les vedettes européennes et même américaines qui y ont passé au moins une heure sur place lors de l'une de leur visite à Constantine dans le cadre de leurs activités : Dalida, Petula Clark...S'évertuer à faire croire à une relance de l'activité touristique à Constantine est le plus gros des mensonges, mais également l'absence de toute connexion intellectuelle des responsables avec la notion même du tourisme. Quand on sait que ces mêmes responsables locaux espèrent relancer celui-ci (tourisme) avec le Zenith, cette grande salle de spectacle qui sera étrennée les jours prochains, c'est tout dire...A. L.




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