Algérie

Quand les «qmaqem» convoitaient une école de jeunes aveugles à Hydra



L'auteure, militante du mouvement associatif, raconte l'incroyable mais réelle histoire d'une école de jeunes aveugles à Hydra, sur les hauteurs d'Alger, dont les locaux étaient «convoités par les hautes instances de l'Etat».Pourquoi Yamina Khodri a-t-elle dit Honte à ceux qui séparent les épines des roses ' Certainement parce que les épines protègent les belles et fragiles pétales des mains des «prédateurs».
Honte à ceux qui séparent les épines des roses est le titre d'un ouvrage de Yamina Khodri, paru dernièrement aux éditions Rafar d'Alger. L'auteure, militante infatigable du mouvement associatif, raconte l'incroyable histoire d'une école de jeunes aveugles à Hydra, sur les hauteurs d'Alger, de 1989 à 1993, dont les locaux, «convoités par les hautes instances de l'Etat, ont fait de ses élèves, leurs parents et leur encadrement des victimes collatérales de ce système que l'on a que trop subi à l'époque», comme écrit en quatrième de couverture du livre.
«Ce roman est la vraie histoire d'une école de jeunes aveugles en Algérie qui, malgré une douloureuse naissance au forceps, avait tout pour aller vers la lumière», précise l'auteure dans le «Prologue» de l'ouvrage. Yamina Khodri, en 1986, avait fondé l'Association nationale des loisirs et culture pour tous (ANLC) qui intègre les personnes handicapées parmi les valides dans des ateliers culturels. Le livre de 183 pages est, ainsi, un témoignage sur le calvaire des acteurs et membres d'une association de parents d'élèves d'une école algéroise de jeunes aveugles à la fin des années 1980 début des années 1990. Les locaux convoités par ceux appelés les qmaqem, pluriel de qemqoum dans le langage populaire, devaient servir de centre d'accueil pour les enfants aveugles.
L'absence de financement public et les ennuis administratifs n'ont pas démotivé les parents d'élèves membres de l'association qui a continué à dispenser des cours aux non-voyants à l'Ecole des jeunes aveugles de Hydra.
L'ouvrage, illustré de photos et de documents (coupures de presse et correspondances), dénonce les anomalies et pratiques «maladroites» ou carrément malhonnêtes de l'époque, qui avaient pour but d'entraver le travail du mouvement associatif. L'auteure et militante engagée dans ce combat a également mis en exergue la mobilisation des acteurs du mouvement associatif, des artistes et des journalistes, qui avaient soutenu les actions de bénévolat pour l'enseignement des non-voyants.
À travers cet émouvant cri Honte à ceux qui séparent les épines des roses, Yamina Khodri dit «accomplir» un «devoir de mémoire» envers les non-voyants de l'Ecole de jeunes aveugles d'Hydra. Aujourd'hui, elle préside en France l'association Algeria-Com-Event et organise des festivals autour des thèmes de l'eau ou de l'architecture traditionnelle du Mzab ou des Touaregs. Depuis quatre années, elle organise aussi le salon annuel du livre «L'Alger Auvergnat» à Clermont- Ferrand, rassemblant écrivains et conférenciers algériens et auvergnats.
Yamina Khodri est l'auteure de plusieurs ouvrages dont Handicapés, un recueil de poèmes édité en 1988 ou Les gaufrettes à lharissa, un livre qui aborde la situation dans les banlieues françaises.
Kader B.


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