Algérie

Quand les politiques désertent la rue!



Quand les politiques désertent la rue!
Alger a manifesté hier contre le 4e mandat ou plutôt des journalistes ont manifesté hier contre le 4e mandat. Faute d'une opposition politique forte et visible, nous avons eu droit à un 4e pouvoir présent et fusible. Une situation inédite sur la scène politique, qui nous interpelle sur le rôle réel des partis dans le débat politique.Au moment où des journalistes faisaient leurs premières armes de militants politiques et se font embarquer dans des fourgons de la police, les politiques sont assis tranquillement dans leur salon à regarder la scène en léger différé sur Ennahar TV.Aujourd'hui, les politiques de l'opposition ne retroussent plus leurs manches, n'enlèvent plus leur chemise, ne dénouent plus leur cravate pour aller au charbon de la démocratie. Les leaders des partis qui bénéficient pourtant d'une forte garde rapprochée, ne sortent plus dans la rue, ils préférèrent les plateaux illuminés des télés privées, les salons de cuir des grands hôtels et les salles climatisées des rédactions des journaux importants pour s'exprimer. Il est révolu le temps où les Aït Ahmed, Saïd Sadi ou autre Nahnah faisaient des meetings politiques à la salle Harcha.L'échec de Saïd Sadi avec ses fameux samedis a visiblement découragé les politiques qui ne s'aventurent plus dans la rue. Aujourd'hui, nos hommes politiques ont déserté la rue pour un périmètre plus clément, plus sécurisé qui est celui du siège du parti. La rue ne les intéresse plus. La rue ne mobilise plus des militants des partis politiques, et encore moins les citoyens qui se sont véritablement déconnectés de la réalité politique, désemparés par des discours de partis impuissants et médiocres. Il ne reste que quelques audacieux journalistes et activistes, amis sur Facebook, qui ne se revendiquent d'aucun parti pour animer une scène politique réduite comme une peau de chagrin ou une allée de la rue Didouche Mourad.Cet échec de la politique a été perçu par Hamrouche qui l'a bien compris lorsqu'il s'est présenté pour annoncer qu'il n'était pas candidat. Il n'a trouvé aucun parti, aucun leader pour soutenir sa candidature. Même l'Armée l'a boudé. Son message politique n'a pas été déchiffré et son ambition présidentielle n'a pas été comprise par une classe politique devenue aveugle, sourde et muette. Des sens politiques perdus pour le FFS qui ne s'est pas exprimé, ces derniers temps, sur la présidentielle.Du RCD qui ne voit plus clair dans le rétroviseur de l'avenir ou encore le MSP qui a visiblement perdu la qibla de la politique pour s'orienter vers la Mecque de l'opposition. Que reste -t-il pour ces partis' Si ce n'est les résidus de la politique et les miettes de la diplomatie.Devant cette désertion en règle des partis politiques de la scène et de la rue, il ne reste que les slogans qui résistent, scandés par des militants novices en politique et qui ne sont pas sûrs que leur message atteigne son destinataire.




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