Algérie

Quand les Ottomans décimaient des villages kabyles...



Quand les Ottomans décimaient des villages kabyles...
Le Rocher de l'hécatombe de Lounes Ghezali
C'est un magnifique livre, piqûre de rappel, qui remet sur la table l'histoire tant falsifiée, et à dessein, de la présence ottomane en Algérie.
On a beau maquiller, jusqu'à la vulgarité même, ce pan de l'histoire nationale, mais la triste vérité remonte toujours en surface, et se dresse devant le commun des mortels. Un passé qui ne veut pas passer, tant l'histoire «officielle» veut l'enterrer dans une tombe qui n'est pas la sienne.
L'histoire de la présence Ottomans en Algérie n'est pas aussi rose que la racontent nos manuels scolaires et quelques ouvrages d'historiens tendancieux.
Les crimes, viols et exactions commises sur les Algériens par les Turques, durant les trois siècles de présence en Algérie, n'ont rien à envier à ceux commis par l'armée coloniale française.
Le Rocher de l'hécatombe de Lounès Ghezali, sorti dernièrement aux éditions La Pensée, déterre une histoire cruelle vécue par les villageois d'Aït Saïd, dans la tribu d'Ath Ouaguenoun en Kabylie maritime.
Désarmés, ces centaines d'hommes, de femmes et d'enfants du village Ath Saïd ont subi les foudres rancunières et macabres du dey Hussein.
C'est une histoire inspirée de la réalité, et qui eu lieu en 1825, sous la colonisation turque, quand la Régence d'Alger a décidé de munir une expédition punitive de grande ampleur sur la tribu des Ath Ouaguenoun, suite à de multiple actes de désobéissance. Cette descente aux enfers a été menée par Yahia Agha, un proche du dey Hussein qui veut en finir avec le village Ath Saïd. Le dey d'Alger a décidé de lâcher ses janissaires, tristement réputés pour leurs sauvageries, sur le village le plus isolé à l'extrême nord, qui fait face à la mer.
En tout, pas moins de 300 personnes ont été tuées de la manière la plus froide, durant une semaine qu'aura durée l'escalade. Ce triste épisode de l'histoire reste encore vivace dans l'imaginaire locale, et marque les esprits, presque deux siècles après les faits.
Lounès Ghezali a fait montre, dans sa reconstitution du récit, d'une belle subtilité de narration.
Le livre est très accrocheur, avec une lecture fluide et saisissante. L'auteur du livre ayant fait un travail de recherche minutieux dans régions et fouillé dans les archives qui en restent avoue qu'aujourd'hui «les habitants de cette région évoquent cette tragédie dans des images éparses, mouvantes, pétries par le temps, où l'on s'égare souvent dans les sinuosités de ce drame».
Ce qui donne encore du mérite à ce livre, qui retranscrit cette histoire dans sa version la plus proche de la réalité. Mais toutefois, pour les besoins du récit, Lounès Ghezzali a reconstitué les personnages qui existent réellement, et fait appel à l'imagination de certains personnages secondaires.


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