Algérie

Quand les opérations de distribution sèment la discorde


La hogra, le favoritisme, le clientélisme, le piston... sont les formules qui reviennent tel un leitmotiv dans la bouche de ces insurgés qui n'hésitent pas à pointer le doigt vers les membres des commissions de daïra chargées de l'attribution des logements sociaux.Les opérations de distribution des logements sociaux lancées ces derniers jours dans plusieurs localités de la wilaya de Béjaïa ne cessent d'attiser un front social déjà en ébullition, notamment après le dernier séisme qui a fortement secoué la région.
En effet, les chefs-lieux de daïra d'Aokas et d'Amizour ont été le théâtre, dimanche 28 mars, de nouvelles actions de protestations citoyennes provoquées par l'affichage de listes de pré-bénéficiaires de logements sociaux. Des dizaines, voire des centaines de demandeurs de logements non retenus sur ces listes ont investi la rue hier pour exprimer leur colère et leur indignation.
Si les citoyens protestataires d'Aokas décident de bloquer la chaussée à la hauteur du village de Tala Khaled, à l'entrée est de leur ville, pour exiger "l'annulation" pure et simple de la liste de pré-bénéficiaires de 121 logements sociaux, les contestataires d'Amizour ont pris d'assaut le siège de leur daïra pour dénoncer leur "exclusion" de la liste des 392 logements sociaux, rendue publique dans la même journée.
Plusieurs manifestants révoltés contre les responsables locaux ont fait irruption dans les bureaux de cette daïra, criant leur ras-le-bol, en présence des forces de police qui veillaient au grain pour éviter tout débordement de la situation. La hogra, le favoritisme, le clientélisme, le piston... sont les formules qui reviennent tel un leitmotiv dans la bouche de ces insurgés qui n'hésitent pas à pointer le doigt vers les membres des commissions de daïra chargées de l'attribution des logements sociaux.
À Kherrata, ce sont les pré-bénéficiaires des 230 logements sociaux de la commune de Draâ El-Gaïd qui ont envahi le siège de la daïra pour réclamer les clés de leurs appartements.
Las d'attendre l'accès à leurs logements, les citoyens protestataires, issus essentiellement de familles nécessiteuses, montent au créneau pour presser les autorités locales d'agir en faveur de leur revendication.
Par ailleurs, les habitants de la cité 130 logements RHP (résorption de l'habitat précaire) de Remila (commune de Fenaïa) ont bloqué, hier matin, la circulation automobile sur la RN26 pendant trois heures, avant de libérer la chaussée.
Selon le maire de Fenaïa, Farid Bali, qui s'est rendu sur le lieu de la protestation, les manifestants réclament entre autres le raccordement de leurs habitations au réseau du gaz naturel et l'éclairage public.
Enfin, dans la station balnéaire de Melbou, des citoyens ont également procédé à la fermeture de la RN43 reliant leur localité à Ziama Mansouriah (Jijel), en signe de protestation contre ce qu'ils qualifient de "mafia du foncier".
Les manifestants dénoncent le "laxisme" et la "passivité" des pouvoirs publics face au phénomène du "bradage du foncier" dans la zone touristique Tarachoucht, près du village de Boulezazen, dans la périphérie de Melbou.

KAMAL OUHNIA
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