Quand les enfants sont exploités par les grands

Tous les jours que Dieu fait, femmes et hommes de tous âges traînant des enfants en bas âge, sillonnent souks, artères commerçantes et grands boulevards, en quête d'âmes crédules et charitables.Bureaux de poste, sorties des banques ou de pharmacies, souks, gare routière, rues à grande circulation piétonne ; tous les lieux où il y a foule, sont squattés par les mendiants.
Un phénomène qui a pris une ampleur inquiétante à travers toute la wilaya de Mostaganem.
Le vendredi, les abords des mosquées sont littéralement pris d'assaut. Nul ne peut échapper au harcèlement de ces femmes tendant la main, elles et leurs enfants, récitant des formules apprises par c?ur, en versant des larmes jusqu'à apitoyer certains passants crédules. D'autres, plus futées ne se gênent pas de faire du porte-à-porte en écumant les cités.
Certains hommes en apparence valides et en bonne santé, en professionnels avérés, utilisent leur progéniture ou celle «empruntée» et font la manche, en empoignant parfois les passants. Il semble que le métier rapporte bien plus que toute autre activité. La corporation rodée, est bien organisée ; chacun a délimité son propre territoire d'intervention.
Les réfugiés syriens, majoritairement des femmes avec leurs enfants, conscientes que cela émeut sans nul doute les donateurs, se placent carrément sur la chaussée aux emplacements des dos-d'âne. Sous un soleil de plomb et une chaleur torride portant parfois des bébés, elles accostent les automobilistes.
Des scènes qui ne laissent pas les conducteurs indifférents qui, souvent révoltés, ne comprennent pas comment ces malheureuses en sont arrivées là. Pour elles, ils ne réfléchissent pas et mettent la main à la poche. Avec le temps, ils ont fini par reconnaître le vrai du faux nécessiteux.
A. Bensadok