Le colloque international sur le «Dialogue des cultures et/ou culture du dialogue», organisé par le Laboratoire des langues, littérature et civilisation, se tient depuis hier à l'Institut des langues étrangères (ILE) de l'université d'Oran, en présence d'universitaires et de chercheurs étrangers. Les participants à ce colloque, qui durera deux jours, ont essayé d'identifier, le long de leurs interventions, les obstacles culturels, historiques mais surtout politiques qui entravent l'ouverture d'un dialogue des cultures entre les civilisations. Certains intervenants ont mis le point sur l'héritage colonial, notamment en Afrique, qui bloque l'émergence d'un vrai dialogue entre le monde occidental et les pays du continent noir. Le chercheur universitaire Kouamé Adou, qui a opté pour une approche littéraire, a voulu à travers sa communication analyser «non seulement la manière dont les écrivains de l'Afrique de l'Ouest perçoivent l'Amérique dans leur écriture, mais aussi les possibilités et les limites d'un dialogue des cultures entre l'Afrique et l'Occident». Pour cet universitaire, l'héritage colonial douloureux, notamment le souvenir de la traite des noirs, se reflète dans les récits des écrivains africains qui restent divisés entre l'attrait de la puissance américaine et une «répulsion» causée par l'arrogance de cette superpuissance. L'universitaire a essayé, à partir des expériences personnelles des auteurs, «de mettre l'accent sur les attentes, les obstacles et les traquenards du dialogue interculturel entre deux continents dont les passés et les destins sont controversés». De son côté, Mme Badra Lahouel, de l'université d'Oran, a affirmé dans son intervention que l'héritage colonial en Afrique est la cause de la rupture du dialogue des cultures. Toutefois, elle a signalé que les politiques menées par certains gouvernements sont aussi responsables de cette crise dont souffre notre continent. Mme Lahouel a donné l'exemple du Soudan qui est secoué par des conflits armés entre le Sud et le Nord, mais aussi entre le gouvernement et les tribus du Darfour. Pour elle, les bouleversements opérés par les puissances coloniales ne justifient pas tous ces conflits, et la cause est à rechercher dans les politiques économiques des gouvernements successifs du Soudan.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 13/11/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : S M
Source : www.lequotidien-oran.com